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Zelensky: "user tous les moyens" pour contraindre Moscou à la paix

La défense de l'Ukraine dépend plus que jamais de la livraison d'armes et de munitions occidentales (Photo d'illustration). © KEYSTONE/AP U.S. Department of Defense/SEBASTIAN APEL
La défense de l'Ukraine dépend plus que jamais de la livraison d'armes et de munitions occidentales (Photo d'illustration). © KEYSTONE/AP U.S. Department of Defense/SEBASTIAN APEL
La défense de l'Ukraine dépend plus que jamais de la livraison d'armes et de munitions occidentales (Photo d'illustration). © KEYSTONE/AP U.S. Department of Defense/SEBASTIAN APEL
La défense de l'Ukraine dépend plus que jamais de la livraison d'armes et de munitions occidentales (Photo d'illustration). © KEYSTONE/AP U.S. Department of Defense/SEBASTIAN APEL


Publié le 27.05.2024


Volodymyr Zelensky a appelé lundi l'Occident à "user de tous les moyens" pour contraindre la Russie à la paix, lors d'une visite à Madrid. L'Espagne a promis un milliard d'euros d'aide militaire à l'Ukraine, qui souffre face à l'offensive russe.

"Nous devons intensifier notre travail commun avec nos partenaires pour obtenir davantage: la sécurité et une coercition tangible de la Russie à la paix par tous les moyens", a exhorté le président ukrainien lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.

Il faut "faire pression non seulement sur la Russie, mais aussi sur nos partenaires pour qu'ils nous donnent la possibilité de nous défendre", a-t-il ajouté, exigeant de nouveau des systèmes de défense anti-aérienne pour pouvoir intercepter les plus de 3000 bombes aériennes guidées lancées par la Russie sur son pays chaque mois.

Pas question d'inviter la Russie en Suisse

A un peu moins de trois semaines de la conférence pour la paix en Ukraine prévue au Bürgenstock (NW), M. Zelensky a rejeté la proposition de la Chine et du Brésil d'inviter la Russie, estimant que celle-ci allait "tout bloquer".

En difficulté sur les fronts Est et Nord-est, l'Ukraine réclame depuis des mois de pouvoir frapper les positions et les bases arrières russes en territoire russe avec des armements occidentaux. Mais Américains et Européens ont refusé jusqu'ici par crainte d'une escalade, conférant un avantage certain aux forces du Kremlin.

Kiev a les "mains liées dans le dos"

Cette question commence cependant à faire débat parmi les alliés. Lors d'une réunion de l'Otan à Sofia, son secrétaire général Jens Stoltenberg a estimé lundi qu'il était "temps de reconsidérer" les restrictions sur l'usage des armes fournies à l'Ukraine qui lui lient "les mains dans le dos".

Dimanche, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a dit pour sa part s'opposer à une telle utilisation des armes fournies à l'Ukraine contre des cibles en territoire russe. "Il faut être très prudent", a-t-elle jugé.

Le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, avait en revanche estimé, lors d'un déplacement à Kiev début mai, que Kiev pouvait utiliser les armes britanniques comme bon lui semblait, évoquant son "droit" de frapper le territoire de la Russie.

Nouvelle aide militaire espagnole

Interrogé lundi sur le sujet, Pedro Sánchez a déclaré, de façon évasive, ne pas avoir "cette volonté". "Nous serons aux côtés de l'Ukraine tout le temps qu'il faudra", a cependant répété le Premier ministre espagnol, annonçant une nouvelle aide militaire dans le cadre d'un accord de sécurité avec Kiev.

Cet accord prévoit "un engagement d'aide militaire pour 2024 d'un milliard d'euros" de la part de Madrid, qui avait apporté jusqu'ici un soutien limité à Kiev, pour "permettre à l'Ukraine de renforcer ses capacités" de défense, a-t-il ajouté.

Kiev réclame des Patriot

L'Ukraine réclame notamment des systèmes Patriot américains pour faire face aux bombardements russes, arguant n'avoir à l'heure actuelle qu'un quart des moyens dont elle a besoin.

M. Zelensky a ainsi précisé à Madrid avoir besoin de "sept systèmes Patriot supplémentaires", dont "au moins deux pour Kharkiv", ville située à une quarantaine de kilomètres de la frontière et pilonnée par l'armée russe.

Selon M. Sánchez, l'Espagne, qui a déjà envoyé des missiles Patriot à Kiev, "travaille avec différents pays alliés pour voir combien exactement" de lanceurs "peuvent être envoyés".

Le commandant en chef de l'armée ukrainienne a par ailleurs affirmé lundi que la France allait envoyer "prochainement" de premiers instructeurs militaires en Ukraine afin de former des troupes.

Moscou dit avoir pris 2 localités

La visite de Volodymyr Zelensky en Espagne était initialement prévue le 17 mai, mais avait été repoussée en raison de la nouvelle offensive lancée quelques jours plus tôt par l'armée russe dans le nord-est de l'Ukraine. Elle survient alors que l'armée ukrainienne continue de souffrir sur le terrain.

La Russie a ainsi revendiqué lundi la prise de deux nouvelles localités dans l'est de l'Ukraine, où une frappe sur un hypermarché de bricolage à Kharkiv, deuxième ville du pays, a fait samedi seize morts.

Une nouvelle frappe sur une zone industrielle de cette ville a tué une femme lundi, selon le gouverneur de la région. Au sud, ce sont au moins trois personnes qui ont été tuées et six autres blessées, dont deux adolescents, dans une frappe russe sur Snigourivka, un village de la région méridionale de Mykolaïv, a annoncé son gouverneur, Vitaly Kim.

Progression russe "arrêtée" à Kharkiv

La Russie ne cesse de grignoter du terrain en Ukraine, après avoir repris l'initiative avec l'échec de la contre-offensive ukrainienne de l'été 2023. Elle a pour cela recruté à tour de bras en proposant des soldes attractives et mobilisé l'industrie militaire pour soutenir son effort de guerre.

L'armée russe a en outre déclenché le 10 mai une offensive dans la région de Kharkiv, poussant Kiev à y dépêcher de précieux renforts. Les autorités ukrainiennes ont cependant affirmé vendredi que la progression de l'armée russe avait été "arrêtée" dans cette zone.

ats, blg, afp

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