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Traçage des oeuvres insuffisant pour la Collection Bührle

La Fondation Bührle doit mener de nouvelles recherches sur la provenance de ses oeuvres et le Kunsthaus de Zurich doit en appliquer les critères pour sa propre collection et pour les oeuvres qui lui sont prêtées. C'est l'avis du groupe d'experts mandaté par le musée et par les autorités (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI
La Fondation Bührle doit mener de nouvelles recherches sur la provenance de ses oeuvres et le Kunsthaus de Zurich doit en appliquer les critères pour sa propre collection et pour les oeuvres qui lui sont prêtées. C'est l'avis du groupe d'experts mandaté par le musée et par les autorités (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI
Les exigences d'une présentation de la collection dans son contexte historique ne seront respectées que lorsque des recherches supplémentaires auront été entreprises pour mettre en lumière la provenance d'une vingtaine d'oeuvres suspectes, au moins, estime l'expert indépendant Raphael Gross. © KEYSTONE/ENNIO LEANZA
Les exigences d'une présentation de la collection dans son contexte historique ne seront respectées que lorsque des recherches supplémentaires auront été entreprises pour mettre en lumière la provenance d'une vingtaine d'oeuvres suspectes, au moins, estime l'expert indépendant Raphael Gross. © KEYSTONE/ENNIO LEANZA
La Fondation Bührle doit mener de nouvelles recherches sur la provenance de ses oeuvres et le Kunsthaus de Zurich doit en appliquer les critères pour sa propre collection et pour les oeuvres qui lui sont prêtées. C'est l'avis du groupe d'experts mandaté par le musée et par les autorités (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI
La Fondation Bührle doit mener de nouvelles recherches sur la provenance de ses oeuvres et le Kunsthaus de Zurich doit en appliquer les critères pour sa propre collection et pour les oeuvres qui lui sont prêtées. C'est l'avis du groupe d'experts mandaté par le musée et par les autorités (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI


Publié le 28.06.2024


Le traçage de la provenance des oeuvres de la Collection Bührle est lacunaire. C'est l'avis des experts mandatés par les autorités zurichoises et par le Kunsthaus de Zurich. La Fondation Bührle doit prendre de nouvelles mesures pour satisfaire les exigences du musée.

La fondation doit entreprendre de nouvelles recherches pour mettre en lumière les anciens propriétaires juifs et la spoliation des oeuvres, liée à la persécution nazie, estime l'équipe dirigée par Raphael Gross.

Face aux médias réunis vendredi à Zurich, l'historien a aussi exigé que la Société d'art, qui chapeaute le Kunsthaus, nomme un comité pluridisciplinaire pour élaborer les critères d'évaluation des spoliations nazies.

Ces critères doivent prévaloir aussi bien pour la collection propre du Kunsthaus que pour les oeuvres qui lui sont prêtées de manière permanente. Le rapport indépendant des historiens recommande également à la Société d'art d'engager une réflexion sur le titre "Collection Emil Bührle" de l'exposition permanente controversée.

Pas de collection sans spoliation nazie

La prestigieuse collection réunie par le marchand d'armes zurichois entre 1936 et 1956 compte 633 oeuvres. Nombre d'entre elles étaient détenues par des propriétaires juifs au moment de la Deuxième Guerre mondiale. Ces dernières sont parvenues jusqu'à Emil Bührle soit directement soit par plusieurs intermédiaires.

"Sans la persécution des Juifs par les nazis, jamais la Collection Bührle n'aurait atteint un tel niveau", souligne Raphael Gross, directeur du Musée d'histoire allemand. Pour cette raison, cette collection fait partie de l'histoire suisse et de l'histoire juive.

Vingtaine de cas suspects supplémentaires

L'expertise indépendante a aussi permis de mettre en lumière de manière approfondie la provenance de cinq oeuvres de la collection. Les historiens ont découvert des faits que le traçage réalisé par la Fondation Bührle n'avait pas permis d'établir.

Jusqu'à présent, la fondation avait identifié des anciens propriétaires juifs dans 41 cas. Les recherches des experts indépendants ont révélé une vingtaine de cas supplémentaires de ce type, marqués par un changement vraisemblable de propriétaire entre 1933 et 1945.

"L'exigence d'une présentation de la collection dans son contexte historique ne peut être respectée que lorsque de nouvelles recherches sur ces cas supplémentaires auront été entreprises", souligne Raphael Gross.

Réaction des mandataires à la mi-juillet

Mandataires du rapport indépendant, la ville, le canton et le Kunsthaus ont annoncé, dans un communiqué, qu'ils allaient analyser les observations des experts. Ils entendent prendre position à la mi-juillet.

Il y a deux semaines, la Fondation Bührle a retiré cinq oeuvres présentées au Kunsthaus, en raison d'une nouvelle évaluation de leur cas. Elle entend trouver une solution avec les descendants de leurs anciens propriétaires ou avec leurs successeurs légaux.

ats

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