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Guide de l'Euro: C'est le grand jour

Chaque lendemain de match, nos spécialistes football vous concoctent un résumé des points cruciaux des rencontres de la veille, et vous mettent en appétit avant ceux du jour, histoire de ne pas être perdu dans les discussions à la machine à café ou autour d’un apéro.

PB

Publié le 20.06.2021

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Ce qu’il ne fallait pas louper

 

Ce samedi était le grand jour de cette première phase de l’Euro. Trois affiches de rêve à ne surtout pas rater, sauf si vous préfériez (comme moi) être à Bouleyres, Saint-Léonard, Pra Novi ou autre prestigieux terrain de notre canton. On va passer sur le raté de la France, incapable de décapsuler le verrou hongrois ou sur cette Espagne toujours incapable de gagner malgré une écrasante domination sur la Pologne. Mais concentrons-nous sur l’Allemagne. Annoncée comme déjà éliminée, ou presque, mardi après sa défaite face à la France, la Mannschaft devait se farcir le Portugal, champion d’Europe en titre. Si la jeune équipe d’Allemagne avait quelque chose à se faire pardonner, elle a su comment s’y prendre. En battant les Lusitaniens 4-2 et avec l’accrocheuse Hongrie au programme mercredi pour la dernière journée, les feux sont à nouveau à l’orange pour Joachim Löw et ses hommes. Un joueur s’est d’ailleurs particulièrement illustré samedi: Robin Gosens. Avec un assist, un but et un autre annulé, il a mené l’Allemagne à sa résurrection. Tiens, mais dites-moi, un joueur de l’Atalanta qui passe à côté de son match et se mue en sauveur de la nation, cela ne pourrait-il pas donner des idées à notre Remo Freuler?

 

 

Ce que vous avez bien fait de louper

 

Vous nous lisez fidèlement et nous vous en remercions. Maintenant, laissez-moi vous donner un petit goût de coulisse. Ce que vous ne voyez pas. Parlons de l’équipe de Suisse, vu que c’est LE sujet de ce dimanche qui ne pourra être éclipsé par le festival allemand de la veille. Vous avez certainement lu cette poignante lettre ouverte de Vladimir Petkovic dans la langue de Goethe qui appelait à l’union de la nation (non ce n’est pas une blague) avant la rencontre face à la Turquie, mais vous n’avez pas eu à subir les dix minutes interminables de la conférence de presse de l’équipe nationale en fin d’après-midi. Posons le décor: Yann Sommer et Vladimir Petkovic s’avancent. Le gardien revient tout juste d’Allemagne où il a été rencontrer sa fille née en plein milieu de Suisse – Italie. Devinez quoi? A la veille du match le plus important de l’année, cinq des sept premières questions, soit six des dix minutes, ont été consacrées à sa joie de devenir père pour la deuxième fois. Bien sûr, Yann Sommer a glissé quelques allusions à l’équipe de Suisse, à quel point lui et ses coéquipiers sont concentrés, que tout reste à faire, que le groupe est soudé. Bref, dix minutes de perdues. Ah non! Vladimir Petkovic a dévoilé son onze pour le match contre la Turquie! Non j’déconne, il a éludé toutes les questions.

 

Ce dont vous allez entendre parler

 

D’Italie – Pays de Galles? Non, il faudra d’ailleurs farfouiller dans les différentes chaînes de votre téléviseur pour réussir à le trouver des images de ce match-là. Non, vous n’entendrez parler que de la Suisse et de son match décisif face à la Turquie (18h). D’ailleurs, pour vous aider à tenir jusqu’à l’heure de l’apéro, voici une petite revue de presse. Commençons par chez nous avec Pierre Schouwey pour «La Liberté», qui se demandait samedi si la Suisse avait les capacités de se rebeller comme en 2014 face au Honduras. Dans le «Matin Dimanche», Florian Müller partage avec nous son désespoir de ne pouvoir rêver à de grandes épopées. «Pourquoi le bonheur s’offre-t-il toujours aux autres?», se demande-t-il en pensant aux campagnes réussies du pays de Galles, de la Corée du Sud ou encore des Grecs en 2004.

Dans le «Blick», c’est le dimanche des réunions. Le journal zurichois a fait appel à vingt personnalités suisse-alémaniques pour que celles-ci distillent leurs bons mots au jour du grand match. Mais le gros morceau et le plus intéressant est cette rencontre reprise du (très bon) magazine «Zwölf» qui avait réuni Daniel Gygax, Marco Streller et Benjamin Huggel pour visionner à nouveau le Suisse-Turquie «de la honte» en 2005. Des bons mots, quelques anecdotes et un état d’esprit.

A l’étranger, la «Gazzetta dello Sport» pose les bases de manière concise et juste: «La Suisse croit aux huitièmes. La Turquie doit sauver l’honneur». Nos voisins occidentaux, cette fois, estiment que c’est Shaqiri qui a les clés de cette rencontre. Interrogé, l’ancien international Ludovic Magnin assure qu’il est le seul capable de faire la différence.

 

Ce que vous pourrez ressortir à l’apéro

 

Première chose, je ne suis pas dans le secret des dieux, ni dans le stade de Bakou d’ailleurs. Mais s’il s’avère que Vladimir Petkovic décide de titulariser Xherdan Shaqiri malgré ses désastreuses performances lors des deux derniers matches et que le Bâlois marque, il pourrait rejoindre un cercle très fermé. En son sein, pour l’instant, trois monstres: Cristiano Ronaldo, Ivan Perisic et Romelu Lukaku. Le Portugais ayant marqué contre la Hongrie et l’Allemagne, le Croate grâce à sa réussite face à la République Tchèque et l’attaquant belge buteur contre la Russie sont, pour l’instant, les seuls à avoir trouvé le chemin des filets lors des quatre derniers tournois majeurs. Comprenez par là: Coupe du monde 2014, Euro 2016, Coupe du monde 2018 et, donc, Euro 2020. Xherdan Shaqiri avait inscrit un triplé en 2014 contre le Honduras, réalisé sa merveille de bicyclette contre la Pologne en 2016 et avait pris de vitesse la Serbie en 2018. Le Bâlois n’a donc qu’à rééditer l’exploit et se muer, une fois encore, en sauveur de la nation pour adhérer à ce club VIP. Tiens, pour la peine, on se refait son but de 2016 en boucle:

 


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