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Deux enseignants de l'Eikon emportés par la vague #Balancetonprof

L’Etat de Fribourg se sépare de deux enseignants de l’Ecole professionnelle en arts appliqués pour comportements répréhensibles envers des élèves. Hors de cause suite à une enquête administrative, le directeur démissionne de son poste.

L’Etat de Fribourg se sépare de deux enseignants de l’Ecole professionnelle en arts appliqués. © Charles Ellena
L’Etat de Fribourg se sépare de deux enseignants de l’Ecole professionnelle en arts appliqués. © Charles Ellena

MAG

Publié le 25.06.2021

 Les deux enseignants de l’Ecole professionnelle en arts appliqués (Eikon) dans le viseur de la justice ne retrouveront pas leur poste. La Direction de l’économie et de l’emploi (DEE) a annoncé ce vendredi qu’elle ouvrait une procédure de résiliation des rapports de service.

«La Liberté» le révélait le 16 juin dernier. Suite à des dénonciations pour des comportements inappropriés envers des élèves, le Ministère public a ouvert deux procédures pénales. Les deux enseignants sont prévenus d’actes d’ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance. La présomption d’innocence prévaut.

Sans attendre l’issue pénale, la DEE base sa décision sur les conclusions d’une enquête administrative conduite par une avocate indépendante. Une cinquantaine d’auditions d’apprentis, d’anciens élèves ou de collaborateurs de l’école ont été menées. «L’enquête a conclu à l’existence de certains comportements répréhensibles, qu’elle assimile parfois à du harcèlement sexuel, constitutifs de fautes professionnelles graves», indique le communiqué de la DEE.

Pour rappel, l’établissement a été secoué en début d’année par la vague «#balancetonprof». Lancé par le collectif de la grève des femmes, ce compte Instragram trouve son origine dans le témoignage d’une collégienne qui s’est vue reprocher sa tenue. Plus de 400 réactions ont été postées faisant état de propos ou de comportements déplacés dans les écoles fribourgeoises. Parmi elles, une trentaine concernait l’Eikon et la Direction de l’économie et de l’emploi a jugé les accusations suffisamment graves pour mettre à pied trois membres du corps enseignants. Alors qu’il n’était pas directement visé, le directeur a aussi été écarté le temps qu’une enquête administrative soit menée.

Le troisième enseignant mis à pied en février dernier suite à l’éclatement de l’affaire sur les réseaux sociaux a par contre été blanchi par les témoignages recueillis, indique le communiqué de la DEE. Quant à Nicolas Stevan, le directeur de l’établissement, il fait savoir que cette affaire l’a profondément affecté et qu’il préfère démissionner. Son poste sera rapidement mis au concours. Ces derniers mois, c’est la direction de l’Ecole professionnelle artisanale et industrielle qui a assuré l’intérim. 

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