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Peine alourdie pour l'assassin de la rue du Tilleul

Le trentenaire qui avait massacré une prostituée dominicaine dans un studio fribourgeois en janvier 2017 a vu sa peine portée à 17 ans de prison. Le Tribunal cantonal a rejeté son appel, tout en admettant celui du Ministère public.

L'assassin avait lardé sa victime d'une vingtaine de coups de couteau dans le studio de la rue du Tilleul où celle-ci se prostituait. © Vincent Murith
L'assassin avait lardé sa victime d'une vingtaine de coups de couteau dans le studio de la rue du Tilleul où celle-ci se prostituait. © Vincent Murith

MRZ

Publié le 01.06.2021

La Cour d’appel pénal du Tribunal cantonal (TC) a débouté mardi le trentenaire fribourgeois que le Tribunal de la Sarine avait condamné, en septembre 2020, à 16 ans de prison pour assassinat. L’homme a affirmé la semaine dernière qu’il ne s’expliquait toujours pas pourquoi il avait lardé sa victime, une grand-mère de 49 ans, d’une vingtaine de coups de couteau à désosser avant de placer son corps dans une valise qu’il avait ensuite trimballée jusqu’à son domicile. Il sollicitait la requalification de son acte en meurtre et demandait une réduction significative de sa peine qu’il espérait plus proche de 10 ans de prison.

Les juges cantonaux n’ont toutefois pas été convaincus par la thèse de ses avocates, selon lesquelles le tueur, né au Brésil et abandonné par sa mère lorsqu’il n’était qu’un nourrisson, aurait agi sous l’emprise d’une émotion violente après s’être disputé avec sa victime. Il aurait pu voir en celle-ci sa génitrice démissionnaire, qu’il soupçonne par ailleurs d’avoir évolué dans le milieu de la prostitution.

Le TC concède qu’aucun élément ne permet de retenir qu’il a agi avec préméditation. «Toutefois, la procédure a établi qu’il avait tué avec une absence particulière de scrupules, tant son mobile que sa façon d’agir étant particulièrement odieux», a développé le président du tribunal Michel Favre. «La sauvagerie, l’acharnement et la violence dont il a fait preuve face à une femme sans défense, nue, prise par surprise et qui n’avait pas la moindre chance de s’en sortir, attestent de la cruauté et de la perfidie de son comportement.»

Les juges ont entièrement suivi le raisonnement du procureur Marc Bugnon, qui avait déjà sollicité une peine de 17 ans en première instance. Selon lui, les capacités cognitives du tueur n’étaient pas altérées au moment où il a commis son acte. Son comportement après le crime tend à le démontrer: loin de paniquer, il a rapidement cherché à faire disparaître les traces de son massacre dans le but d’éviter d’être identifié. Les mesures qu’il a prises «dénotent une froideur certaine», souligne le TC.

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