La Liberté

La mobilité des étudiants fribourgeois coûtera plus cher

Le Grand Conseil a ratifié vendredi matin, à l'unanimité, l'accord intercantonal sur les contributions aux coûts de formation des hautes écoles universitaires (AIU). Mais pour Fribourg, la facture sera plus salée.

Le parlement fribourgeois a ratifié vendredi matin l'accord intercantonal sur les contributions aux coûts de formation des hautes écoles universitaires. © Charly Rappo
Le parlement fribourgeois a ratifié vendredi matin l'accord intercantonal sur les contributions aux coûts de formation des hautes écoles universitaires. © Charly Rappo

NM

Publié le 25.03.2022

Cette convention remplace un ancien texte vieux de vingt-cinq ans. Avec un enjeu: la version de 1997 offre un rabais pour pertes migratoires à six cantons (UR, VS, JU, GL, GR, TI) au motif qu’un pourcentage important des étudiants de ces régions ne retournaient pas chez eux après l’obtention de leur diplôme. Mais des statistiques récentes démontrent que d’autres cantons sont désormais touchés eux aussi par la forte migration entre les cantons. Le rabais octroyé il y a un quart de siècle à certains ne paraît donc plus justifié. L’AIU détermine dès lors de nouvelles contributions que les cantons doivent verser pour leurs ressortissants étudiants dans une université située dans un autre canton. Autre nouveauté: les tarifs seront désormais calculés sur la base des coûts effectifs et plus sur des forfaits.

Cet accord a été acceptée en juin 2019 par l’assemblée plénière de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP). Mais les cantons de Fribourg, Genève, Neuchâtel et Vaud ont voté «non». Il faut dire que Fribourg fait partie de ceux qui seront financièrement perdants. Pour le canton noir et blanc, la répercussion financière négative se montera à 1,3 million de francs par année. Vendredi, le Grand Conseil a malgré tout ratifié le texte. Car, dans le cas où un canton refuserait d’y adhérer, l’accès aux hautes écoles suisses ne serait plus garanti à ses habitants.

«Une non-adhésion entraînerait également une perte d’attractivité pour notre propre université», précise l’écologiste Nicolas Pasquier, président de la Commission des affaires extérieures. La conseillère d’Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens ajoute: «L’AIU est entré en vigueur au début de cette année et déploie déjà ses effets. L’ancien accord est encore applicable pendant deux ans pour les cantons qui n'ont pas adhéré à la nouvelle version, puis il sera définitivement abrogé. Cet accord est un élément de financement essentiel pour le budget de notre université, qui touche bon an mal an environ 60 millions de francs par ce biais, soit un peu plus d'un quart de son budget annuel».

Mais pour le socialiste Grégoire Kubski, la pilule est dure à avaler. Il ne mâche pas ses mots: «Cet accord me donne un goût de frustration et de gâchis. Nos délégations de la Direction de la formation et des affaires culturelles (DFAC) et de la Direction des finances (DFIN), censées négocier cet accord avec les autres cantons, se sont manifestement faites avoir. En gros, Fribourg s’est fait enfumer». La verte Liliane Galley, pour sa part, déplore un sentiment d’impuissance. Elle souligne: «L'avis défavorable notamment exprimé par les cantons de Fribourg, Genève, Neuchâtel et Vaud n'a pas fait le poids face aux cantons non universitaires, principalement alémaniques».

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11