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Début des plaidoiries des parties civiles au procès du 13-Novembre

Des dizaines d'avocats ont décidé de coordonner leurs interventions pour éviter un "embouteillage" de plaidoiries (archives). © KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON
Des dizaines d'avocats ont décidé de coordonner leurs interventions pour éviter un "embouteillage" de plaidoiries (archives). © KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON
Des dizaines d'avocats ont décidé de coordonner leurs interventions pour éviter un "embouteillage" de plaidoiries (archives). © KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON
Des dizaines d'avocats ont décidé de coordonner leurs interventions pour éviter un "embouteillage" de plaidoiries (archives). © KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON


Publié le 23.05.2022


"Ils ne portaient pas d'uniformes. Ils ne défendaient aucune cause. Ils ne voulaient de mal à personne". Au procès des attentats du 13 novembre 2015 en France, la cour a commencé à entendre les avocats des parties civiles réunis dans une inédite plaidoirie collective.

"Comment en quelques minutes, vous dire l'infinie diversité des victimes et le lien qui les rassemble? C'est infaisable. Nous allons donc vous présenter autre chose, une autre forme de plaidoirie, inédite, à laquelle ont participé une centaine d'avocats", a déclaré lundi Frédérique Giffard face à la cour d'assises spéciale de Paris, dans un propos introductif.

Ces avocats, qui représentent environ deux tiers des quelque 2400 parties civiles, ne plaideront pas pour leurs clients, mais pour "la communauté" des parties civiles, dans une plaidoirie organisée par thèmes.

Sujets transversaux

Pendant cinq jours, les avocats doivent se succéder à la barre pour traiter de sujets transversaux comme "le détournement de la religion" ou "la musique comme instrument de la terreur" (lundi), "le Bataclan", "le Stade de France" et "les terrasses" (mardi) ou encore "le stress post-traumatique", "les addictions", "la culpabilité du survivant" (mercredi).

Cette volonté de "coordination" vise à ne pas créer d'"inégalité des armes" face aux 14 accusés dans le box. Elle a poussé plus d'une centaine d'autres avocats à renoncer volontairement à plaider pour s'en remettre à leurs confrères.

"Monsieur le président, au début de cette audience, vous avez attiré notre attention à tous sur la nécessité, bien que ce procès soit sans précédent, de rester dans la norme. Il y avait un point qui était important: c'était le respect des droits de la défense," a annoncé Me Giffard.

Hommage aux victimes

"Ça fait six ans qu'on compose pour que nos clients ne soient pas doublement éprouvés: d'abord parce qu'ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment", au soir du 13 novembre 2015, et ensuite de ne pas souffrir "d'avoir été trop nombreux pour pouvoir être chacun une victime à part entière".

"Nous garderons tous comme boussole la dignité avec laquelle les victimes se sont exprimées", a-t-elle promis. Tous les jours, avant le début des plaidoiries, des avocats prendront brièvement la parole pour évoquer la mémoire de victimes. Ce lundi, les histoires de Christopher, Thibault, Charlotte et Emilie, Fabrice, Stéphane, Mathieu, Estelle et Marion.

Les premières plaidoiries sont programmées de lundi à mercredi. Il n'y aura pas d'audience jeudi, jour de l'Ascension, ni vendredi.

Certains avocats ont préféré ne pas s'associer à leurs confrères ni renoncer à la parole. Ils s'exprimeront à titre individuel à partir du 1er juin.

Verdict attendu le 29 juin

Les plaidoiries des parties civiles devraient durer au moins jusqu'au 7 juin. Les réquisitions des avocats généraux du Parquet national antiterroriste (Pnat) sont prévues du 8 au 10 juin avant que la parole ne soit laissée à la défense à partir du 13 juin. La cour pourrait commencer son délibéré le 27 juin, après "le dernier mot" des accusés, pour un verdict attendu le 29 juin.

Vingt accusés, dont six jugés par défaut, comparaissent devant la cour d'assises spéciale depuis le 8 septembre pour leur implication dans les attaques ayant fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre 2015. Douze encourent la perpétuité, dont le seul membre en vie des commandos, Salah Abdeslam.

ats, afp

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