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Le président brésilien condamné à indemniser une journaliste

Jair Bolsonaro peut encore faire appel de sa condamnation (archives). © KEYSTONE/AP/Eraldo Peres
Jair Bolsonaro peut encore faire appel de sa condamnation (archives). © KEYSTONE/AP/Eraldo Peres


Publié le 28.03.2021


Le président brésilien Jair Bolsonaro a été condamné à indemniser la journaliste Patricia Campos Mello pour préjudice moral en raison de propos machistes et dégradants à son encontre. Il doit lui verser 20'000 réaux (plus de 3250 francs).

Il peut encore faire appel de ce jugement de première instance d'un tribunal de São Paulo. La magistrate chargée du dossier a jugé dans sa sentence datant du 16 mars que le président d'extrême droite avait "porté atteinte à l'honneur de la plaignante, causant un préjudice moral".

Les faits remontent à février 2020, quand M. Bolsonaro avait insinué que la journaliste du quotidien Folha De S. Paulo, un des plus respectés du Brésil, avait tenté d'obtenir un scoop contre lui en échange de faveurs sexuelles avec sa source.

Fils également condamné

Patricia Campos Mello est l'auteure d'articles d'investigation sur une organisation qui a diffusé de fausses nouvelles via la messagerie WhatsApp contre le parti des travailleurs (PT, gauche) pendant la campagne présidentielle de 2018, finalement remportée par Jair Bolsonaro.

Le 21 janvier, elle avait déjà obtenu une victoire judiciaire contre la famille du président brésilien, avec la condamnation d'un de ses fils, le député Eduardo Bolsonaro, à une amende de 30'000 réaux, également pour préjudice moral.

Il avait affirmé en mai 2020 sur YouTube que la journaliste avait "tenté de séduire" un employé d'une société de marketing numérique pour obtenir des informations pour son enquête sur la désinformation lors de l'élection de 2018.

Un rapport de la fédération nationale de journalistes du Brésil (FENAJ) datant de la fin janvier a recensé en 2020 pas moins de 428 atteintes à la liberté de la presse dans ce pays, entre agressions physiques, verbales et intimidations, deux fois plus qu'en 2019. Selon ce rapport, le président Bolsonaro est directement lié à 40% de ces attaques.

ats, afp

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