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Le président de Swissmen se déclare contre le télétravail

Martin Hirzel, au faîte de Swissmem, assure que les protocoles déployés sont susceptibles d'offrir aux employés une protection plus efficace contre le Sars-Cov-2 sur le lieu de travail qu'à la maison. (arhcive) © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA
Martin Hirzel, au faîte de Swissmem, assure que les protocoles déployés sont susceptibles d'offrir aux employés une protection plus efficace contre le Sars-Cov-2 sur le lieu de travail qu'à la maison. (arhcive) © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA


Publié le 20.01.2021


Le président de la faîtière de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux Swissmem s'est prononcé contre l'obligation du télétravail en Suisse.

Martin Hirzel considère, dans un entretien accordé à la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), que la généralisation du travail à domicile empêche la réalisation de tâches essentielles.

"Il y a beaucoup de choses qui ne peuvent être faites depuis la maison", affirme M. Hirzel mercredi dans les colonnes du quotidien zurichois. "Nous avons toujours été contre cela (...) nous pensons qu'avec notre qu'avec nos protocoles de protection, les employés sont souvent mieux protégés au travail qu'à la maison".

Celui qui a récemment pris les rennes de la faîtière, après avoir dirigé pendant neuf ans l'équipementier automobile Autoneum, avait pourtant démarré l'année satisfait.

"Nous avons commencé l'année 2021 avec optimisme. Avec la vaccination, on voyait la lumière au bout du tunnel. Et maintenant, le Conseil fédéral impose à nouveau un verrouillage strict, ce qui entraînera une grande incertitude au sein de la population et des entreprises et, bien sûr, aggravera le climat d'investissement", déplore-t-il.

Ouvrir les frontières pour sauver l'industrie

Martin Hirzel n'exige pas des autorités un plan de relance, mais simplement de bonnes conditions de reprise. En tête, l'abolition des droits de douane, une mesure qui "ne nuirait à personne", selon le président. "Pour réussir, nous avons besoin d'un personnel bien formé, nous devons être innovants, et nous devons avoir accès aux marchés mondiaux".

A titre d'exemple, M. Hirzel cite l'Indonésie, dont l'émergence d'une classe moyenne présente de belles opportunités pour l'industrie helvétique. Il fustige d'ailleurs les droits d'importation "prohibitifs" qui peuvent atteindre jusqu'à 30%.

Le débouché principal de l'industrie MEM helvétique reste l'Union européenne, avec qui le pays doit absolument sécuriser des accords cadres, avance encore le président de Swissmem.

Espoir prudent de reprise

"Je m'attends fermement à une reprise à partir du milieu de l'année", déclare le dirigeant. Selon lui, la rapidité d'un retour aux affaires dépendra cependant des campagnes de vaccination qui ont débuté en Suisse ces derniers jours. "Nous devons pouvoir à nouveau travailler et voyager normalement", exige le président de Swissmem.

"Le second semestre (de 2021, ndlr) a un potentiel énorme, d'autant plus que des programmes de relance économique gigantesques sont sur le point d'être mis en oeuvre en Europe et aux États-Unis", signale Martin Hirzel.

En ce qui concerne l'évolution attendue de l'emploi, il est encore trop tôt pour tirer une conclusion définitive, estime-t-il. Le recours au chômage partiel a permis à de nombreuses entreprises de traverser la crise sans faire plonger leurs comptes.

Reste à savoir si la fin des aides sera synonyme d'une vague de faillites. "Dans l'ensemble, je suis optimiste. Je ne m'attends pas à des réductions drastiques de l'emploi dans notre secteur", conclut-il.

ats, awp

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