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Les pays pollueurs appelés à adopter un prix plancher du carbone

Fixer un prix au carbone est "l'outil incitatif le plus efficace pour faire des progrès vers la décarbonisation", a indiqué la directrice générale du Fonds monétaire international , Kristalina Georgieva (archives). © KEYSTONE/EPA AFP POOL/LUDOVIC MARIN / POOL
Fixer un prix au carbone est "l'outil incitatif le plus efficace pour faire des progrès vers la décarbonisation", a indiqué la directrice générale du Fonds monétaire international , Kristalina Georgieva (archives). © KEYSTONE/EPA AFP POOL/LUDOVIC MARIN / POOL


Publié le 18.06.2021


Le Fonds monétaire international a publié vendredi un rapport appelant les dirigeants des pays les plus pollueurs à adopter un prix plancher international du carbone. Cela offrirait une "perspective réaliste" de combattre le changement climatique.

Fixer un prix au carbone est désormais largement vu comme l'un des instruments les plus importants permettant de réduire de façon drastique les émissions de CO2, l'un des principaux gaz à effet de serre, selon le FMI.

"Nos recherches montrent qu'il s'agit de l'outil incitatif le plus efficace pour faire des progrès vers la décarbonisation, à l'échelle et au rythme nécessaire pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris", a déclaré vendredi la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva.

Mais pour le moment, quatre cinquièmes des émissions restent gratuites, et le prix mondial du carbone est de 3 dollars la tonne en moyenne. C'est bien moins que ce qui est nécessaire pour encourager les innovations et investissements dans les énergies vertes ou l'efficacité énergétique.

Réduction des émissions de 23%

Le rapport du FMI a évalué différents scénarios, et donne l'exemple d'un accord entre six participants: le Canada, la Chine, l'Union européenne, l'Inde, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Le prix plancher pourrait être différent en fonction du niveau de développement des pays: 75 dollars pour les pays riches, 50 dollars pour les économies émergentes à revenus élevés, et 25 dollars pour les pays à faibles revenus.

Ce plan permettrait une réduction des émissions de 23% d'ici 2030, "en phase avec l'objectif de réchauffement contenu sous les 2°C", selon Kristalina Georgieva. Conclu en 2015, l'Accord de Paris vise à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Ce qui nécessiterait de "réduire les émissions entre un quart et de moitié d'ici 2030, dans dix petites années", a-t-elle rappelé.

Le rapport du FMI suggère que ce schéma soit lancé par les pays du G20, avant d'être étendu.

"Pas forcément une taxe carbone"

Mettre un prix sur la tonne de carbone rejetée dans l'atmosphère est une façon de taxer les énergies les plus émettrices, dans le but d'inciter consommateurs et entreprises à recourir à des énergies propres.

Mais "un prix plancher du carbone ne signifie pas forcément une taxe carbone", a souligné la patronne du FMI. "Oui, les taxes sont un mécanisme efficace, nous sommes en leur faveur, mais le prix plancher peut fonctionner à travers d'autres mesures, comme l'échange de droits d'émission", a-t-elle dit.

Le plan proposé par le FMI ressemblerait peu ou prou à une version élargie de ce qui a été adopté au Canada. Le prix du carbone doit progressivement y passer de 50 dollars par tonne de dioxyde de carbone en 2022, à 170 dollars d'ici 2030.

ats, afp

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