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Tunisie: arrestation d'un député critique du président

Un député tunisien a été arrêté vendredi par des forces de sécurité, après avoir dénoncé sur les réseaux sociaux le coup de force du président Kais Saied comme "un coup d'Etat militaire" (archives). © KEYSTONE/AP/Hedi Azouz
Un député tunisien a été arrêté vendredi par des forces de sécurité, après avoir dénoncé sur les réseaux sociaux le coup de force du président Kais Saied comme "un coup d'Etat militaire" (archives). © KEYSTONE/AP/Hedi Azouz


Publié le 30.07.2021


Le parti d'un député tunisien critique du président a annoncé que ce dernier avait été arrêté vendredi par des forces de sécurité. Il avait dénoncé sur les réseaux sociaux le coup de force du président Kais Saied comme "un coup d'Etat militaire".

Le député indépendant et ex-blogueur Yassine Ayari a été condamné à plusieurs reprises ces dernières années pour des publications sur les réseaux sociaux, notamment critiques de l'armée. Son mouvement "Espoir et travail", lancé en 2019, a annoncé dans un bref communiqué son arrestation vendredi, selon eux par des agents de la sécurité présidentielle sans la présentation d'un ordre judiciaire.

Contactés par l'AFP, le service de la communication de la présidence de la République et le porte-parole du parquet étaient injoignables.

Dans une publication sur Facebook, sa femme a affirmé de son côté que son mari avait été arrêté d'une façon violente. Aucune source officielle n'a accepté de s'exprimer sur cette arrestation.

"Un renversement de la Constitution"

Celle-ci survient cinq jours après que le président Saied a gelé le Parlement pour 30 jours, levé l'immunité de tous les députés, et limogé le Premier ministre Hichem Mechichi. "C'est un coup d'Etat militaire", avait écrit sur sa page Facebook Yassine Ayari, connu pour ses prises de positions tranchantes. Pour lui, les mesures du président représentent "un renversement de la Constitution et du pacte social en utilisant l'armée".

M. Ayari, 30 ans, ancien blogueur actif sous la censure lors du soulèvement populaire ayant chassé Ben Ali du pouvoir en 2011, avait été élu en 2017 député de la circonscription de l'Allemagne, puis de la première circonscription de la France en 2019. Il a été condamné en 2018 à trois mois de prison pour une publication Facebook qui critiquait l'armée.

Il avait également été condamné à 16 jours de prison, le 27 mars dernier, pour une autre publication de blog. Il n'a pas purgé cette peine.

En 2015, ce fils d'un colonel, tué en 2011 lors des premiers affrontements contre des groupes terroristes dans le pays, a passé plus de quatre mois en prison. Un tribunal militaire l'avait reconnu coupable d'outrage au haut commandement de l'armée sur les réseaux sociaux.

ats, afp

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