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A ce rythme-là, il ne restera plus grand-chose de nos forêts

Publié le 15.06.2021

Temps de lecture estimé : 1 minute

Ces dernières semaines, plusieurs articles et courriers de lecteurs ont appelé à valoriser l’utilisation de bois de chauffe, sous prétexte que la forêt a besoin d’être régénérée. Nous avons pu lire que «la forêt a besoin de notre aide» et que le rajeunissement serait bon pour le climat et la biodiversité. C’est faux: une forêt exempte de vieux arbres n’est pas une forêt saine!

Brûler du bois ne permet pas de faire baisser le CO2 dans l’atmosphère. Au contraire, cela en libère. La meilleure solution pour le climat et la biodiversité est de laisser le bois se décomposer naturellement en forêt. Le bois mort stocke le carbone durant la phase de décomposition: une partie du carbone est métabolisée par les organismes saproxyliques, une autre contribue à la formation des sols. C’est un processus naturel essentiel au bon fonctionnement de l’écosystème forestier.

En outre, la forêt n’a pas besoin d’aide pour se convertir. Le changement climatique affecte certes nos forêts, mais elles sont capables de se régénérer naturellement. Les jeunes arbres ont la faculté de s’adapter au changement climatique en formant des racines plus profondes. Les espèces thermophiles migrent lentement vers nos régions. Il faut accepter cette dynamique naturelle qui prend plus de temps, mais est plus durable.

Entre coupe sanitaire, coupe sécuritaire, coupe de conversion, coupe de rajeunissement ou coupe purement économique, il ne restera bientôt plus grand-chose de nos forêts. Il faut stopper cet interventionnisme sylvicole qui coûte cher à la collectivité et est défavorable à la biodiversité.

Sarah Delley,

Pro Natura Fribourg

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