Comme aumônier, avec ma chair, j’effleure ce monde de la souffrance causée par la crise qui nous frappe. Avec mon cœur, j’écoute les malades, les familles, le personnel soignant.

Bien des patients retrouvent, Dieu merci, la santé alors que d’autres meurent. La douleur et la souffrance me touchent profondément. Je vis avec la mort jour après jour. Les visages, les silences, les confidences, les questions, les incompréhensions, les révoltes, mais aussi les prières et les remerciements, sont ma vie quotidienne.

En fermant les yeux, je revois les visages rencontrés aux soins intensifs, dans une chambre d’hôpital, à la maison ou avant la fermeture du cercueil. Comment oublier cette phrase d’un malade à mon entrée dans sa chambre: «C’est trop tôt, tout va bien!» pour apprendre une demi-journée plus tard qu’il est déjà parti vers le ciel?

Nous avons besoin de la paix de Noël, d’une pause, de repos pour nous recréer, d’une trêve, d’un instant de silence pour reprendre des forces.

Noël est la fête de la lumière, de la Création et de la solidarité. Ces trois réalités peuvent nous aider.

Dès le 25 décembre, les jours se rallongent. La lumière revient, la nuit cède sa place au jour. Regarder vers les étoiles nous permet un certain détachement.

Puis il y a la crèche, un signe de vie, une «écologie» avant l’heure, qui résume l’ensemble de la Création. Nous sommes à son sommet, non pas comme propriétaires, mais bien comme les gardiens de cette maison commune.

Enfin, la solidarité! Elle était sans doute davantage présente en mars. Nous sommes peut-être passés au sauve-qui-peut.

Renouvelés par la naissance et la vie de l’enfant Dieu, tournons ensemble nos yeux vers la lumière, et prenons soin les uns des autres, malades et bien portants, jeunes et vieux, avec un cœur solidaire. Avançons ensemble, par petits pas, vers la Vie, vers l’Espérance.

Je vous souhaite de tout cœur un joyeux Noël et une bonne année 2021.