Ces cartes qui brûlaient les mains
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Bien sûr, on passait du temps sur d’autres jeux de société. Mais du côté valaisan de ma famille, rien ne pouvait détrôner le jass. La table du repas à peine nettoyée, les cartes apparaissaient.
C’était du sérieux. Les enfants avaient le droit de regarder, mais silence. Le jass était affaire d’adultes et toute erreur était savamment commentée. Rares étaient d’ailleurs les soirées qui ne se terminaient pas par de sévères beuglantes.
Mes grands-parents allaient se coucher tôt, mais ils ne se privaient pas d’ouvrir le bal. Toujours en équipe. Ils auraient refusé de jouer avec un autre partenaire, et je me demande bien comment ma grand-mère Alice a pu supporter ça. Soixante ans durant, elle n’a jamais jeté la bonne carte. Du moins aux yeux de mon grand