Chris Ware, l’Amérique banale
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Roman graphique » Dix-huit ans. C’est le laps de temps qui aura été nécessaire à Chris Ware pour compléter ce premier volume de Rusty Brown, successeur spirituel de son recueil classique Jimmy Corrigan. L’auteur américain met ainsi en scène une histoire à tiroirs, un roman graphique choral enraciné dans une petite ville de son Nebraska natal. L’attente en valait bien la peine.
On retrouve les obsessions habituelles de l’auteur disséminées dans une galerie d’antihéros: le gamin rouquin et timide, le prof de lettres écrivain raté de science-fiction, la douce maîtresse d’école, l’artiste peintre porté sur la chose… Des personnages qui se croisent et que l’on accompagne pour un bout de chemin. Ils ont tous en commun des existences banales marquées par la dépression, l’échec, l’angoisse. Chris Ware sublime ces êtres fissurés en leur faisant endosser le rôle du héros dans leurs vies bien souvent pathétiques. L’humour est noir, grinçant, mais pour mieux masquer la bienveillance de