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Actionner les machines de Tinguely

Pour la première fois depuis 25 ans, les célèbres œuvres occupent tout le rez du musée bâlois

Hippopotamus (1991). © Museum Tinguely/Monique Jacot
Hippopotamus (1991). © Museum Tinguely/Monique Jacot
Un détail de Fatamorgana, Méta-Harmonie IV (1985). © Museum Tinguely/Monique Jacot
Un détail de Fatamorgana, Méta-Harmonie IV (1985). © Museum Tinguely/Monique Jacot
Jean Tinguely avec Moulin à prière en 1963 à Paris. © Museum Tinguely/Monique Jacot
Jean Tinguely avec Moulin à prière en 1963 à Paris. © Museum Tinguely/Monique Jacot
Publié le 14.02.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Musée Tinguely » La roue = c’est tout, c’est le nom de la nouvelle présentation de la collection d’œuvres de Jean Tinguely dans le musée qui porte son nom à Bâle. Pour la première fois depuis 25 ans, les machines de l’artiste né à Fribourg en 1925 et décédé à Berne en 1991 occupent tout le rez-de-chaussée du musée.

Une nouvelle présentation de la collection aura désormais lieu tous les deux ans, a indiqué il y a quelques jours Roland Wetzel, directeur du musée. Dans la grande salle du rez-de-chaussée, les machines de Tinguely fonctionnent à tour de rôle, mais seulement quelques minutes chacune afin de préserver les mécanismes. L’exposition La roue = c’est tout, visible jusqu’au printemps 2025, présente les œuvres de jeunesse de Jean Tinguely, ses actions explosives, ses collaborations des années 1960 ainsi que des œuvres plus tardives. Le Musée Tinguely possède 130 sculptures et machines et environ 2000 œuvres sur papier de l’artiste.

Nouvelles acquisitions

La collection s’est agrandie au cours des 25 dernières années. La nouvelle exposition permet de découvrir certaines acquisitions, comme L’éloge de la folie (1966), achat le plus récent du musée. Cette machine a été créée pour une pièce de ballet du même nom de Roland Petit. Propriété successive de deux collectionneurs privés, elle n’avait plus été présentée au public depuis plus de 20 ans.

L’exposition est organisée de façon chronologique. La première salle présente les années de «frénésie créatrice» (1954 à 1959) avec des œuvres telles que Moulin à prière, Machines célibataires et le groupe Méta-Malevich ou encore Relief méta-mécanique sonore II et les premières Machines à dessiner.

La deuxième salle est consacrée aux années 1960 à 1967. On y voit la sculpture suspendue Ballet des pauvres, le très bruyant Soulier de Madame Lacasse, Les Chiottes, Trottinette, les Radiosculptures et trois machines noires, notamment Hannibal II.

Une troisième salle présente les œuvres des années 1969 à 1991 consacrée à la voiture de course, une passion de Jean Tinguely qui trouvait que c’est «la plus belle œuvre d’art du monde», aux univers démoniaques et au carnaval. On peut y admirer Lola T180 - Mémorial pour Joakim B., La Fontaine de la Mort ou encore La Vache Suisse - Corso Fleuri.

L’exposition permet aussi de voir des esquisses, des dessins et des notes que Jean Tinguely a réalisés dès 1954. Ce sont des documents sur les réflexions de l’artiste, des projets, des études sur le fonctionnement de ses machines ainsi que des ébauches d’idées pour des machines, pour un ballet lumineux ou pour des expositions.

Boum dans le Nevada

Des films sont également projetés, notamment Study for an End of the World No 2 dans lequel Jean Tinguely fait exploser une de ses créations dans le désert du Nevada, non loin de Las Vegas. La chaîne américaine NBC avait filmé toute l’opération: la recherche de matériaux dans des décharges, la construction de la structure et l’explosion finale qui a nécessité plus d’une centaine de bâtons de dynamite et 20 000 feux d’artifice.

Toutes les machines et sculptures, à l’exception de celles installées dans la grande salle, peuvent être activées par les visiteurs d’une simple pression du pied sur un gros bouton fixé au sol. Les enfants adorent. Les adultes aussi. ATS

Musée Tinguely, Bâle, jusqu’au printemps 2025.

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