Allégories du deuil
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Premier roman » Anja Kampmann raconte l’errance d’un ouvrier de plateforme pétrolière après la perte de son meilleur ami. Un livre empli de nostalgie, dans lequel il n’y a pas un mot de trop.
Par son pouvoir suggestif, le langage poétique permet d’exprimer l’indicible. Anja Kampmann le démontre dans un premier roman d’une sensibilité rare où la description de chaque paysage se lit comme une allégorie de l’âme du héros.
Le récit débute magistralement avec «ce qu’on peut imaginer de plus sombre», c’est-à-dire une tempête nocturne en haute mer. «Derrière de lourds nuages orageux la lune restait invisible, la ligne d’horizon ne se dissociait qu’à peine de cette noirceur où les vagues se soulevaient en montagnes, reprenaient haleine avant un nouvel assaut, cependant qu’un vent furieux fouettait des paquets d’écume à la crête des vagues.» Waclaw, la cinquantaine, foreur sur la plateforme Ocean Monarch au large du Maroc, perd cette nuit-là son meilleur ami, Mátyás, lors d’un