Blade Runner grec
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Laurent Gaudé » Attendu au Salon du livre de Genève aujourd’hui, le Goncourt 2004 s’est adonné à l’anticipation avec Chien 51, un polar qui, dans ce registre plutôt inattendu chez lui, confirme son savoir-faire romanesque. En 2019, Laurent Gaudé publiait Nous l’Europe, vibrant poème-fleuve qui traversait l’épopée européenne avec l’humanisme pour horizon. Il en prolonge en quelque sorte la trajectoire en la plongeant dans ce futur sombre.
Nostalgique de son Athènes, bradée comme toute la Grèce à un puissant consortium, Zem Sparak est flic dans Magnapole, monstrueuse cité séparée en trois zones qui confinent autant de classes sociales. Lorsqu’un corps éventré est retrouvé dans les bas-fonds, c’est une longue enquête qui s’ouvre sous les pluies acides, et qui conduira le policier déclassé à traverser les couches de cette société privatisée. Tressant les brins de la dystopie sociale et du thriller, Laurent Gaudé signe un néo-Blade Runner efficace à la confluence des angoisses du