L’envers de l’enfance
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Sara Bourre » «Une plaie, une véritable plaie», gémit la mère de la narratrice dans Maman, la nuit, suggérant un lourd climat familial. Le premier roman de Sara Bourre, artiste pluridisciplinaire invitée au Salon du livre de Genève ce week-end, fait parler une gamine «poisseuse et encombrante». Venue au monde malgré le rejet maternel, sans père, dont il «ne reste qu’un tas de tôle brûlée dans un ravin», l’enfant vit dans la peur qu’un «élan de tendresse ne se transforme soudain en un ouragan de colère».
De son écriture poétique et organique dont le caractère sibyllin frustre parfois le lecteur, Sara Bourre mêle les sensations de l’enfant aux voix des commères et aux bruissements des sous-bois dans un décor de conte de fées: une maisonnette en bordure de forêt, proche d’un lac. Le soir, des hommes du village rendent visite à la mère qui fume drapée dans ses robes de bal. La fillette les épie, innocente et cruelle. L’autrice rassemble les instantanés d’un sombre rapport mère-f