Une fraternité courageuse
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Andreï Makine » Dans L’ami arménien, Andreï Makine revient sur son adolescence au sein d’un orphelinat en Sibérie. Petite et grande histoire se coudoient dans ce roman éloquent.
Le ciel. «Il commençait tout près du sol – sous la semelle des vagabonds.» Ce ciel bas, qui en cette fin d’été «gardait encore sa tiédeur velouteuse», est celui d’un faubourg délabré, à la lisière d’une grande ville de Sibérie centrale. Quant aux vagabonds, ils viennent de loin, du Caucase, une dizaine d’Arméniens qui s’entassent dans ce faubourg dit «Bout du diable», tout près d’une prison, antichambre des camps.
A cette époque-là (début des années 1970), l’Arménie faisait partie de l’URSS. Quelque temps auparavant, les velléi