Une Cathédrale engloutie
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Jazz » C’est d’abord le chaos. Tumulte sonore d’éclats effrénés. Sorte de version postmoderne de l’audacieuse ouverture de La Création de Haydn, magma originel d’où émergent, peu à peu, les contours d’une musique. Huit titres pour construire une Cathédrale, du nom de ce premier album signé du François Lana Trio. Pourtant nulle religiosité dans son geste bâtisseur. Il faudrait plutôt parler de mystique, au sens de Coltrane, pour approcher cette musique sans concessions, comme tendue vers un ailleurs élevé.
Le pianiste français établi à Zurich s’accompagne du contrebassiste Fabien Ianonne et du batteur Phelan Burgoyne dans ses œuvres libertaires, héritières d’un avant-gardisme sonore qu’elles prolongent, empruntant tant à la geste surdouée de Thelonious Monk qu’au be-bop et au free. C’est âpre et anguleux, tantôt rigoureusement échafaudé, tantôt évasif, soigneusement antilyrique. On s’y plonge, jusqu’à l’engloutissement dans le dédale cryptique du titre éponyme. Au bout duquel