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Biden renforce les alliances en Asie

Le président américain finit sa tournée en Asie sur fond de menace nucléaire de la Corée du Nord

Publié le 23.05.2022

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Etats-Unis » Joe Biden est arrivé hier au Japon, dernière étape de sa première tournée en Asie depuis son entrée en fonction. Avant son départ de Séoul, le président américain s’est déclaré «préparé» à un éventuel nouvel essai nucléaire par la Corée du Nord, tout en réaffirmant être prêt à dialoguer avec Pyongyang, alors que les discussions sont au point mort depuis l’échec d’un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain de l’époque Donald Trump.

Ce scénario demeure un risque dans les prochains jours, selon le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis Jake Sullivan: «Si la Corée du Nord agit, nous serons préparés à y répondre. Si la Corée du Nord n’agit pas, elle a l’occasion, comme nous l’avons déjà dit, de revenir à la table» des négociations, a-t-il déclaré hier.

Plus d’exercices militaires

A Séoul, où il était arrivé vendredi, Joe Biden a fait connaissance avec son homologue Yoon Suk-yeol, un conservateur pro américain arrivé au pouvoir début mai. Les deux chefs d’Etat ont évoqué une intensification des exercices militaires conjoints entre leurs pays afin de contrer les «bruits de sabre» de Kim Jong-un. Leurs déclarations interviennent alors que les services de renseignement sud-coréens ont averti que la Corée du Nord avait terminé des préparatifs pour réaliser un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis cinq ans.

Yoon Suk-yeol a également évoqué le déploiement par les Etats-Unis dans son pays de «moyens stratégiques» pour contrer «une attaque nucléaire». Ces moyens devraient inclure «des avions de chasse et des missiles, contrairement au passé où nous ne pensions qu’au parapluie nucléaire pour la dissuasion», a-t-il précisé. Tout déploiement d’armements de ce type, ou toute intensification des exercices militaires conjoints, risque de fâcher Pyongyang qui considère ces manœuvres comme des répétitions générales d’invasion.

Refus nord-coréen

Les deux dirigeants ont néanmoins tendu la main à la Corée du Nord pour l’aider à faire face à la pandémie de Covid-19. Ils se sont dits «prêts à travailler avec la communauté internationale pour fournir une assistance», ont-ils fait savoir dans leur communiqué conjoint. Washington a proposé des vaccins à Pyongyang sans obtenir de réponse.

La Corée du Nord, dont la population n’est pas vaccinée contre le Covid-19, fait actuellement face à une flambée épidémique, avec près de 2,6 millions de cas et 67 morts, selon les derniers chiffres officiels. La manière dont cette crise sanitaire va influer sur les décisions militaires du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un est la grande inconnue qu’Américains et Sud-Coréens essayent de tirer au clair.

Le président américain a aussi évoqué une «compétition mondiale entre les démocraties et les autocraties» et a déclaré que la région Asie-Pacifique était, dans ce contexte, un champ de bataille essentiel. «Nous avons longuement parlé de la nécessité de faire en sorte que (cette coopération) ne se limite pas aux Etats-Unis, au Japon et à la Corée, mais qu’elle englobe l’ensemble du Pacifique, du Pacifique Sud et de l’Indo-Pacifique», a-t-il déclaré.

Contrepoids à la Chine

Joe Biden doit d’ailleurs rencontrer aujourd’hui à Tokyo le premier ministre japonais Fumio Kishida et l’empereur Naruhito. Puis il participera demain à un sommet du Quad, un format diplomatique rassemblant les dirigeants des Etats-Unis, du Japon, de l’Inde et de l’Australie et visant à faire contrepoids à l’influence économique, militaire et technologique croissante de la Chine en Asie-Pacifique.

Accompagné durant sa tournée asiatique par la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo, Joe Biden doit aussi dévoiler au Japon une nouvelle initiative américaine pour le commerce dans la région, perçue comme une façon de s’affranchir à terme des chaînes d’approvisionnement chinoises. ATS/AFP

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