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Des drones lancés sur Abu Dhabi

Attribuée aux rebelles du Yémen, l’attaque a fait trois morts et entraîné la suspension du trafic aérien

Publié le 18.01.2022

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Golfe Persique » Trois personnes ont péri hier dans une explosion à Abu Dhabi, la première attaque meurtrière commise par les rebelles yéménites sur le sol des Emirats arabes unis. Les autorités ont menacé de riposter.

Les Emirats sont membres d’une coalition militaire sous commandement saoudien qui intervient depuis 2015 au Yémen pour soutenir les forces gouvernementales en guerre contre les rebelles houthis soutenus par l’Iran.

Revendication rebelle

Les rebelles ont revendiqué l’attaque. «Les forces armées (des Houthis) ont mené une opération militaire qualitative et réussie dans le cadre d’une opération baptisée Ouragan du Yémen», a affirmé leur porte-parole Yahya Saree dans un communiqué diffusé sur leur chaîne Al-Massira.

«Nombre de sites et installations émiratis importants et sensibles» ont été ciblés à l’aide de missiles balistiques et de drones, d’après lui.

Cibles pétrolières

Dans la journée, trois camions-citernes ont explosé «près des réservoirs de stockage d’ADNOC», la compagnie pétrolière d’Abu Dhabi, entraînant la mort d’un Pakistanais et de deux Indiens, a indiqué l’agence officielle émiratie WAM, en faisant état de «six blessés».

En outre, un «incendie mineur» s’est produit dans «la nouvelle zone de construction de l’aéroport international d’Abu Dhabi», a ajouté l’agence sans faire état de victime.

L’explosion et l’incendie ont «probablement» été causés par des «drones», des «objets volants» étant «tombés» sur les deux lieux touchés, a précisé WAM en citant la police d’Abu Dhabi qui a lancé une enquête.

Cette attaque des rebelles houthis est la première à faire des morts sur le territoire émirati. Les Houthis ont menacé par le passé de frapper et ont revendiqué des attaques qui n’ont jamais été confirmées par les autorités de cette monarchie pétrolière du Golfe.

Cité par WAM, le Ministère des affaires étrangères, a condamné cette attaque contre des «installations civiles sur le territoire émirati» et averti qu’elle «ne restera pas impunie». «Cette absurdité irresponsable est vouée à l’anéantissement», a prévenu sur Twitter Anwar Gargash, le conseiller diplomatique du président des Emirats, cheikh Khalifa ben Zayed.

Alliés des Emirats, l’Arabie saoudite et Bahreïn ont eux aussi pointé du doigt les rebelles yéménites en dénonçant un acte «terroriste».

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également condamné l’attaque.

«Drones lancés de Sanaa»

Après avoir pris un temps leurs distances, les Emirats ont relancé leur soutien militaire sur le terrain aux forces progouvernementales au Yémen en appuyant la brigade des Géants qui a repris des territoires aux rebelles.

Le conflit au Yémen, qui a tué 377 000 personnes, s’est intensifié ces dernières semaines avec une augmentation des raids de la coalition militaire et des offensives au sol des forces gouvernementales.

De leur côté, les rebelles ont multiplié les attaques de missiles et de drones contre l’Arabie saoudite, pays voisin du Yémen.

La coalition dirigée par Ryad a fait hier état d’une augmentation du nombre de «drones piégés lancés par les Houthis depuis l’aéroport international de Sanaa».

Depuis qu’ils ont pris la capitale Sanaa en 2014, les rebelles ont réussi à s’emparer de vastes pans du territoire yéménite, en particulier dans le nord.

ats/afp

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