Merci beaucoup aux têtes bien-pensantes de vous préoccuper de notre système digestif. Il serait pourtant important de songer également à notre nourriture spirituelle. Et la culture est à même de pouvoir apporter ces vitamines essentielles.

Est-ce de bon sens et judicieux de fermer tous les milieux culturels (théâtres, cinémas, musées, centres d’activités culturelles…), auxquels je joins cafés et restaurants pour leur rôle social? Les milieux culturels et sociaux ont été les plus stricts concernant l’application des règles sanitaires (distanciation, port de masques et désinfection).

Exerçant moi-même une activité culturelle et sociale, il m’est dorénavant interdit de travailler. Beaucoup d’entre nous aiment leur profession, et ce n’est pas un simple gagne-pain, mais c’est apporter un soutien psychique important en cette période désastreuse.

Chères têtes bien-pensantes, songez à augmenter les places dans les hôpitaux psychiatriques face à une progression de dépressions et de tentatives de suicide. Les règles doivent être plus strictes dans les grandes surfaces, où la distanciation n’est pas respectée (en particulier dans les «sales» temps autorisés!), ainsi que dans les transports publics, où les gestes barrières laissent à désirer.

Chères têtes bien-pensantes, l’humanité ne peut se contenter de nourriture terrestre, mais doit aussi se désaltérer de nourriture spirituelle, si nous ne voulons pas transformer l’homme dit sapiens en bipède stupidus. Les milieux culturels et sociaux doivent rester accessibles.

Mady Perriard, Fribourg