Botanique: Quand Rousseau se promenait à fleur de sciences
Le philosophe herborisait avec passion depuis son exil neuchâtelois. Et c’est en ligne désormais que l’on cueille le fruit de ses récoltes
Thierry Raboud
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Il ne faisait pas que rêver, le solitaire, se promenant. Il cueillait aussi, pervenches et fougères, lichens et orchidées, qu’il faisait sécher ensuite dans le grand livre du savoir humain. «J’y ai fait faire une belle caisse pour pouvoir l’emporter partout commodément avec moi. Ce sera désormais mon unique bibliothèque et pourvu qu’on ne m’en ôte pas la jouissance je défie les hommes de me rendre malheureux désormais.»
Herborisateur du proche, guidé par de savants botanistes autant que par son penchant naturaliste, Jean-Jacques Rousseau a ainsi confectionné plusieurs herbiers où dorment fragilement 3768 plantes séchées. On les feuillette, numérisées, sur une plateforme inaugurée récemment par l’Université de Neuchâtel. Fruit de quatre ans de travail à la cr