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Etudiants exilés, le casse-tête

A Fribourg, une association facilite la vie aux étudiants réfugiés et requérants

Etudiants exilés, le casse-tête
Etudiants exilés, le casse-tête

Samar Ayachi

Publié le 22.02.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Formation » Lorsque l’on vient d’ailleurs, il peut être difficile d’intégrer le système académique suisse, d’autant plus lorsque l’on est réfugié ou requérant d’asile. Dans l’optique de simplifier pour ces derniers l’accès aux études supérieures, un groupe d’étudiants universitaires fribourgeois a pris la décision de fonder en 2018 l’association Orientation-Formation-Information/Orientierung-Bildung-Information (OFI/OBI).

A l’origine de cette initiative, c’est d’abord l’organisation Perspectives-Etudes, elle-même mandatée par l’Union des étudiants de Suisse (UNES). Ils favorisent ensemble, respectivement avec une aide résidant dans le soutien et l’information et par un large travail politique auprès des autorités en charge de la formation supérieure, l’accès aux différentes hautes écoles et universités de Suisse pour les personnes en situation d’exil. «Notre association est ainsi un projet local lié à l’échelon national de l’activité de Perspectives-Etudes», explique Claire Lacour, 22 ans et présidente d’OFI/OBI.

«Nous les orientons vers l’institution qui paraît la plus adaptée»

Claire Lacour

Les réfugiés et requérants d’asile qui font appel à l’association sont soit des personnes qui étaient déjà engagées dans un parcours de formation supérieure dans leur pays natal et souhaiteraient le reprendre, soit qui aimeraient en démarrer un. «Nous commençons par les informer sur le système éducatif en Suisse, et plus particulièrement sur les possibilités de formation supérieure dans le canton de Fribourg, puis nous les orientons vers l’institution qui paraît la plus adaptée», poursuit l’étudiante en droit.

Avec des mentors

La tâche d’OFI/OBI ne s’arrête pas là: «Nous aidons également les réfugiés et requérants d’asile dans toutes leurs démarches administratives, par exemple pour faire reconnaître ou traduire leur diplôme», indique Elena Motta, 22 ans, responsable de la communication. Une fois que les exilés sont admis dans un établissement, l’association les met aussi en lien avec des mentors, soit des étudiants suivant les mêmes cours, afin de faciliter leur intégration sociale.

Toutefois, plusieurs difficultés pratiques subsistent dans le quotidien de ceux qui désirent accomplir une formation supérieure. Selon Lucie Studer, 27 ans et responsable des étudiants, l’aide proposée par l’Université de Fribourg pour pallier les différents obstacles reste limitée. «Les réfugiés et requérants d’asile n’ont pas le droit de suivre des cours au centre de langues universitaire, pourtant essentiels pour atteindre le niveau B2 requis pour entreprendre des études. Aucun programme permettant de simplifier leur intégration scolaire n’est d’ailleurs mis en place par la direction.» Leur fournir un ordinateur et un accès à internet est un autre problème auquel l’association fait face, et auquel l’université ne contribue pas.

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