La Liberté

Le retour de la promiscuité

Je ne m’étais finalement pas si mal habituée à ce que l’on respecte mon espace vital. © Gilson Dias
Je ne m’étais finalement pas si mal habituée à ce que l’on respecte mon espace vital. © Gilson Dias
Publié le 09.05.2022

Temps de lecture estimé : 2 minutes

C’est tendance!

Après deux ans de distanciation sociale, il faut se réadapter à la vie en société.

Les corps qui se touchent sans crier gare, la chaleur excessive qui émane de ces mêmes corps, les mots inintelligibles qui s’élèvent dans un brouhaha constant et consistant, l’attente interminable au bar… Toutes ces choses qui avaient complètement disparu de la surface terrestre durant l’épidémie dont je tairai le nom nous avaient-elles réellement manqué? Je m’interroge. Pourtant pas agoraphobe pour un sou, plutôt amatrice des bains de foule, force m’est de constater que ce retour à la vie ordinaire – sociale et nocturne, de surcroît – ne se fait pas sans difficultés. Après plus d’une année de distanciation sociale, je dois bien admettre que j’ai du mal à me réhabituer aux échanges à moins de deux mètres: j’ai même surpris des gens – que dis-je, des fous – qui essayaient de réintroduire discrètement la bise mais ça, c’est un «non» ferme et définitif. Vade retro satanas!

Je ne m’étais finalement pas si mal habituée à ce que l’on respecte mon espace vital, à savoir: environ un mètre de distance autour de moi, minimum. Mais voilà, ça, c’était avant. Avec le retour des foules dans les bars et la levée d’à peu près toutes les mesures sanitaires en vigueur jusqu’ici, la promiscuité fait elle aussi son grand come-back et pour certaines personnes, cela implique de se réadapter à la vie en société. Une véritable épreuve parfois, tant la vie normale remonte à Mathusalem. Il faut se souvenir qu’on était infiniment patients quand il s’agissait de commander une bière; il faut se souvenir qu’on tolérait de se faire bousculer dans un concert sans avoir envie de commettre un meurtre; il faut se souvenir qu’on était d’accord que quelqu’un s’assoie à côté de nous dans les transports publics; il faut se souvenir qu’on aimait les gens et ça, ça n’est pas toujours chose aisée. Elsa Rohrbasser

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