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Penser la ville jeune

Comment rendre une ville plus attrayante pour les jeunes? Quelques pistes, tandis que s’invente l’urbanisme de demain

Penser la ville jeune
Penser la ville jeune

Franck Descloux

Publié le 07.06.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Vision » Qu’est-ce qu’une ville adaptée aux jeunes? De l’offre de bars à la création d’aménagements urbains, il existe de nombreuses pistes pour faire en sorte que la jeunesse d’aujourd’hui s’y sente épanouie.

Noémie Chassot, 18 ans et collégienne en ville, définit cette dernière comme un lieu où elle peut rencontrer ses amis et passer du bon temps, que ce soit dans des magasins, des bars ou allongée dans un parc. «Si une ville doit comporter des lieux vivants, il ne faut pas négliger des endroits plus calmes. C’est parfois plus agréable pour converser», explique-t-elle.

«Aménager une plage au bord de la Sarine et valoriser sa biodiversité permettrait aux jeunes de s’y rendre plus volontiers et de s’y prélasser.»
Jonathan Parrat

L’habitante d’Orsonnens aimerait bien se poser à midi avec son repas: «Il manque malheureusement des endroits conviviaux où se détendre le temps de quelques minutes. Fribourg est une ville étudiante et ces lieux rencontreraient à coup sûr un énorme succès», pense-t-elle.

Impossible en revanche de passer à côté de l’offre en matière de bars: «J’apprécie l’existence de lieux festifs où l’on peut être debout pour converser avec ses voisins de manière plus libre qu’en étant assis à sa table», détaille la collégienne. Néanmoins, pour Noémie, les activités nocturnes en ville de Fribourg pourraient être largement développées.

Depuis 2016, le Smart Living Lab, qui associe trois grandes écoles (EPFL, UNIFR, HEIA-FR) sur le site de BlueFactory, se veut un pôle d’innovation sur le sujet de l’urbanisme. Jonathan Parrat, 39 ans, y est adjoint de recherche. Il développe une piste intéressante pour la redynamisation de la Basse-Ville: «Aménager une plage au bord de la Sarine et valoriser sa biodiversité permettrait aux jeunes de s’y rendre plus volontiers et de s’y prélasser.» Noémie souscrit totalement à cette idée: «Je serais la première à m’y rendre! Il existe une réelle demande, en été, de jeunes qui aimeraient y pique-niquer ou s’y baigner convenablement.» L’étudiante pense qu’un tel projet pourrait mêler les générations entre elles: «La diversité au sein d’une même ville est une notion qui m’importe beaucoup», développe la Glânoise.

La diversité en ville est une vision soutenue par Andrea Boscoboinik, anthropologue sociale et professeure à l’Université de Fribourg. Elle relève néanmoins l’importance de développer des projets pour tous les groupes de populations: «En un même lieu, on peut réussir à se faire mêler des gens aux intérêts, goûts et âges différents! Cela n’est pas impossible.» Elle cite l’exemple du Port, en Basse-Ville, où se mêlent agriculture urbaine, restaurant et évènements divers tout au long de la semaine.

Panel d’activités plus large

Noémie Chassot conclut que Fribourg est une belle ville à taille humaine qui sous-exploite un incroyable potentiel: «L’idée générale serait de créer un panel d’activités plus large afin d’attirer des jeunes de tout le canton et pas seulement pour les études», résume-t-elle.

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