La Liberté

La nouvelle carrière de Wanders

Le Genevois vivra son baptême du feu sur le marathon dimanche à Paris. Une première très attendue

Olivier Petitjean

Publié le 31.03.2022

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Athlétisme » Roi des courses sur route, Julien Wanders fera ses grands débuts sur marathon dimanche à Paris. Ses récentes sorties indiquent qu’il pourra menacer le record de Suisse de Tadesse Abraham (2h06’40 en 2016 à Séoul).

Cette première est très attendue par les amateurs de course à pied, pressés de voir si le Genevois, pas toujours à son avantage sur piste, a les moyens de matérialiser ses énormes qualités sur la légendaire distance de 42,195 kilomètres. Ses deux records d’Europe sur route (59’13 sur semi-marathon et 27’13 sur 10 kilomètres) montrent qu’il peut prétendre sur sa valeur à descendre sous 2 h 05. Mais l’intéressé évite de s’emballer: «Un premier marathon représente toujours une part d’inconnu. Je préfère rester prudent et faire parler mes jambes», lâche Wanders, qui vise «officiellement» un temps entre 2h06’ et 2h10’.

«J’ai fait ce qu’il faut»

«Je n’ai pas peur de la distance car j’ai réalisé les entraînements qu’il faut», déclare-t-il depuis sa base au Kenya, d’où il s’est envolé pour Paris en milieu de semaine. L’athlète de 26 ans prendra le départ avec deux de ses partenaires d’entraînement kényans et des «lièvres maison». Le fait que ce marathon soit organisé par son équipementier facilitera la collaboration avec les meneurs d’allure. Julien Wanders prévoit de partir prudemment, au sein probablement d’un deuxième groupe, histoire de ne pas se «griller» au rythme des leaders d’un peloton dans lequel figureront six ou sept athlètes ayant déjà couru en moins de 2h05’. Dont le vainqueur du marathon de Chicago l’an passé, l’Ethiopien Seifu Tura.

Paris ne fait pas partie des marathons les plus rapides. Par rapport à Berlin, Chicago ou Dubai, on peut estimer que les chronos y sont en général à peu près une minute moins rapides, en raison notamment des petites ondulations du parcours. «Cela ne me dérange pas. J’aurai ainsi plus de marge de progression pour les suivants», glisse Julien Wanders.

Un peu effrayé au début

L’athlète du Stade Genève, sous la conduite de son vénérable et réputé coach italien Renato Canova (77 ans), qui a succédé à Marco Jäger, a passablement changé sa préparation. «Canova ose davantage que Marco. Avec lui, il m’arrive d’effectuer des séances de 20 km sur piste. Au début, cela m’a un peu effrayé mais maintenant, ce n’est plus un souci», assure Julien Wanders.

Le triple vainqueur de la Course de l’Escalade a réalisé récemment une séance impressionnante en altitude au Kenya: 38 kilomètres à une vitesse moyenne de 3’12’’ par kilomètre, proche du rythme d’un marathon. Ajoutée au fait que Julien Wanders est désormais parfaitement guéri de la blessure aux ischio-jambiers qui l’avait freiné aux Jeux olympiques de Tokyo l’an passé (21e du 10 000 m) et à son bon test le mois dernier au semi-marathon de Naples (1h00’28), cette sortie conforte le Genevois dans ses ambitions.

Après Paris, Julien Wanders fera le point. Mais son intention, d’ores et déjà, est de continuer à courir sur piste, parallèlement à sa nouvelle carrière sur marathon. ATS

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