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Le guide de l'Euro: à l'eau Ronaldo, qui se méfie de la Hongrie

Chaque lendemain de match, nos spécialistes football vous concoctent un résumé des points cruciaux des rencontres de la veille, et vous mettent en appétit avant ceux du jour, histoire de ne pas être perdu dans les discussions à la machine à café ou autour d’un apéro.

PSC

Publié le 15.06.2021

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Ce qu’il ne fallait pas louper

 

Karim Benzema, Romelu Lukaku, Harry Kane, Ciro Immobile. Inévitablement, les mêmes noms circulent lorsqu’il s’agit de parier sur l’identité du futur meilleur buteur de l’Euro 2020. Sur cette terre, aucun être censé n’aurait osé miser une couronne tchèque (0,043 franc suisse) sur Patrik Schick, quand bien même l’avant-centre de la République tchèque a du talent et un certain vécu en club. Grâce à son magnifique doublé qui a gâché le grand retour de l’Ecosse à ce niveau après un quart de siècle d’absence, le buteur du Bayer Leverkusen se retrouve pourtant en tête du classement de la spécialité, à égalité avec le Belge Lukaku. Si ses chances de conserver sa couronne sont aussi minces que celles de son équipe d’aller au bout de la compétition (la Grèce de 2004 et son attaquant Angelos Charisteas sont toutefois de beaux motifs d’espoir), Patrik Schick pourra toujours se consoler avec le titre honorifique du plus beau but du tournoi qui lui est promis. Pour l’instant, il domine la concurrence de loin. De très très loin, même. Décoché sur la ligne médiane, à 42,5 m de la cage d’un Marshall désarmé (dans ses filets), le lob victorieux du Tchèque de 25 ans s’avère être la réussite la plus lointainte à un Euro depuis 1980, année à partir de laquelle le célèbre statisticien Opta a commencé à récolter des mesures.

 

Ce que vous avez bien fait de louper

 

Quoi, vous avez sacrifié l’alléchant Espagne-Suède sur l’autel de Dirty Dancing, diffusé sur TMC, lundi soir? Ne regrettez pas cette décision ma foi discutable. A Séville, pas Johnny Castle pour sortir de leur torpeur les quelques milliers de supporters hispaniques éparpillés dans La Cartuja. Malgré un pourcentage de possession de balle largement à son avantage (75 à 25) et 743 passes réalisées de plus que son adversaire, la sélection du pauvre Luis Enrique n’a pas pu (s’)éviter le premier 0-0 de la compétition contre des Suédois guère motivés à l’idée de quitter leur moitié de terrain. Une entrée en matière chaotique de la Roja qui n’est pas sans rappeler celle de la Coupe du monde 2010, perdue face à la Suisse malgré une domination de tous les instants. La ressemblance est telle que même le compte Twitter francophone de l’Euro 2021 s’est enmêlé les pinceaux. Distrait par les ratés d’Alvaro Morata qui lui ont probablement rappelé Haris Seferovic, le community manager (américain?) a utilisé le hashtag #ESPSUI (Espagne-Suisse) plutôt que #ESPSUE (Espagne-Suède), le tout accompagné d’une question que l’on jurerait formulé avec l’accent valaisan: «Ça va se débloquer en seconde ou bien?» Eh bien non. Tout simplement parce qu’il manquait un Valaisan sur le terrain (d’où l’accent?). Souvenez-vous: au Mondial sud-africain, c’est Gelson Fernandes qui avait joué le rôle du braqueur dans la casse du siècle de la bande à Ottmar Hitzfeld. Malheureusement pour lui et la Suède, Alexander Isak, l’attaquant scandinave qui a bénéficié d’une occasion en or en fin de première mi-temps, n’est ni Gelson Fernandes, ni Johnny Castle d’ailleurs. Le «time de sa life» n’est pas encore arrivé.

 

Ce dont vous allez entendre parler

 

A Budapest, Cristiano Ronaldo ne boude pas la presse. En bon capitaine, la star de la sélection portugaise s’est présentée lundi en conférence de presse à la veille de défier la Hongrie. Obligé de passer du coq à l’âne, en évoquant notamment sa cinquième participation à une phase finale d’un Euro puis en balayant les rumeurs de transferts l’envoyant à Manchester United ou au Paris-Saint-Germain (il ne s’est pas mouillé), le joueur sous contrat avec la Juventus de Turin a humilié le partenaire officiel de l’Euro 2020. En attendant ses premiers passements de jambes du tournoi, CR7 a effectué un tour de passe-passe qui n’est (évidemment) pas passé inaperçu. Au moment de prendre place derrière son pupitre, le «cancre» lusitanien a retiré les deux bouteilles de soda de la marque américaine, soigneusement mis en évidence pour des raisons commerciales, et a secoué sa bouteille d’eau devant les caméras du monde entier. Le secret de la longévité du quintuple Ballon d’Or de 36 ans, le voici en exclusivité: éviter les boissons sucrées. Pas de mojito à l’apéro, compris?

 

Ce que vous pourrez ressortir à l’apéro

 

En parlant d’apéro, voici un petit rappel qui vous permettra de calmer vos amis portugais, trop confiants car champions d’Europe en titre, juste avant de trinquer à l’eau gazeuse. L’Espagne lundi soir à 21h, le Portugal ce mardi à 18h, la France et l’Allemagne à 21h: le hasard du calendrier fait que les quatre formations qui ont remporté les six derniers tournois majeurs (Coupes du monde 2010, 2014, 2018 et championnats d’Europe 2008, 2012, 2016) entrent en lice en l’espace de 24 heures. Invitée d’honneur de cette journée des géants, la Hongrie apparaît comme la victime toute désignée de ce groupe F qualifié «de la mort». Pourtant, il y a fort à parier que les Portugais – contrairement aux Français et aux Allemands? - ne sous-estimeront pas les Magyars magiques. Déjà opposées à l’Euro 2016, les deux formations s’étaient séparées sur un match nul spectaculaire (3-3). Menés à trois reprises, Cristiano Ronaldo et Cie avaient arraché un point capital sans lequel ils n’auraient jamais atteint les huitièmes de finale en France. La suite de l’histoire, on la connaît... Campeão da Europa!

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