La Liberté

La retraite n’a pas sonné

A 35 ans, Gaëlle Thalmann lorgne l’Euro 2022 et la Coupe du monde 2023

Christian Finkbeiner

Publié le 09.04.2021

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Football » A 35 ans, Gaëlle Thalmann est l’une des meneuses de l’équipe de Suisse dames, et l’incontestable titulaire au poste de gardienne. La Fribourgeoise rêve bien sûr de l’Euro en 2022, mais songe également à la Coupe du monde 2023. «Le championnat d’Europe 2021 aurait peut-être constitué le dernier tournoi de ma carrière. Mais le prochain Mondial aura finalement lieu un an seulement après l’Euro. Si je suis en forme, si j’éprouve toujours du plaisir, si je parviens à apporter ce que je peux et si l’on veut toujours de moi, je continuerai», lâche-t-elle. «Ces tournois sont les temps les plus forts d’une carrière», rappelle Gaëlle Thalmann, qui n’oubliera jamais les émotions vécues lors de la Coupe du monde 2015 au Canada et de l’Euro 2017 en France.

«Si je suis en forme, si j’éprouve toujours du plaisir, si je parviens à apporter ce que je peux et si l’on veut toujours de moi, je continuerai»
Gaëlle Thalmann

L’équipe de Suisse a encore grandement besoin du talent et de l’expérience de Gaëlle Thalmann. Les observateurs ont pu s’en rendre compte le 1er décembre dernier, lorsqu’elle avait dû renoncer au déplacement en Belgique en raison d’un test positif au Covid-19. Sans elle, la Suisse avait sombré. Sa remplaçante Elvira Herzog avait dû plaider coupable sur deux des quatre buts concédés ce jour-là. Les Suissesses s’étaient inclinées 4-0 lors de la dernière journée des éliminatoires, alors qu’un nul leur aurait permis de décrocher leur ticket pour la phase finale en Angleterre.

«Cela faisait près de deux ans que je me réjouissais de vivre ce moment», explique Gaëlle Thalmann, qui avait dû se contenter de regarder ce match décisif sur son iPad. «J’avais souffert avec mes coéquipières. J’étais même abasourdie», glisse-t-elle.

La Bulloise refuse toutefois de jeter la pierre à Elvira Herzog. «Elle n’avait évidemment pas fait bonne figure. Mais toute l’équipe l’avait laissé tomber. C’est encore une jeune gardienne (21 ans, ndlr), et elle va apprendre de ses erreurs. Cette expérience lui sera profitable», assure-t-elle.

Gaëlle Thalmann sait de quoi elle parle. En 85 matches sous le chandail national, elle a forcément commis quelques erreurs, aux conséquences plus ou moins grandes. Mais la gardienne de Servette, titulaire de l’équipe de Suisse depuis 2011, a toujours su se relever. Ce sont ses prouesses qui lui ont permis d’évoluer durant de longues années en Allemagne ou en Italie, et de faire progresser l’équipe de Suisse féminine.

«Elle parle tout le temps»


Le sélectionneur national Nils Nielsen est d’ailleurs ravi de pouvoir compter sur sa gardienne No 1, notamment pour le barrage qualificatif pour l’Euro face à la République tchèque. «Gaga rend toute la défense meilleure. Notamment parce qu’elle s’exprime haut et fort. Elle parle tout le temps d’ailleurs», s’amuse-t-il. Le Danois se souvient parfaitement de sa première rencontre avec la Fribourgeoise, alors qu’il entraînait encore l’adversaire de la Suisse. «Je m’étais dit: «Qui est donc dans les buts?». Je n’avais rien compris, mais j’avais pu entendre tout ce qu’elle avait dit», sourit-il.

Selon lui, il s’agit même de la principale qualité de Gaëlle Thalmann. «Elle dirige si précisément les joueuses qu’elle n’a parfois pas besoin d’effectuer d’arrêts, la défense étant souvent parfaitement positionnée pour pouvoir bloquer nos adversaires», souligne Nils Nielsen.

Capable d’effectuer des parades décisives, Gaëlle Thalmann devra sortir le grand jeu face à la République tchèque. L’enjeu sera immense. Mais «l’envie de disputer l’Euro et le plaisir de jouer sont plus forts que la pression», termine la Fribourgeoise. ATS

 

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