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Recours rejeté après un féminicide

Publié le 24.11.2021

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Canton du Jura » La justice jurassienne déboute la famille de la victime du drame de Courfaivre en 2019.

La justice jurassienne a rejeté le recours de la famille de la victime du féminicide de Courfaivre (JU) contre l’ordonnance de classement de sa plainte. Les proches de la mère de famille tuée par son mari avaient déposé plainte contre la police et la justice pour homicide par négligence et omission de prêter secours.
La Chambre pénale des recours a considéré dans un jugement publié hier que plusieurs conditions de «punissabilité» de l’homicide par négligence n’étaient pas remplies. Le procureur extraordinaire, le Neuchâtelois Pierre Aubert, avait classé la plainte considérant que le renvoi des personnes visées devant un tribunal ne pouvait conduire qu’à un acquittement.

Le 21 octobre 2019, les corps sans vie d’un homme et d’une femme étaient découverts dans un appartement de Courfaivre. La mère de famille avait déposé une plainte contre son conjoint pour agression sexuelle quelques jours avant cette issue fatale. L’homme faisait l’objet d’une procédure pénale pour violences conjugales.
Les sœurs de la défunte et son fils déposaient quelques semaines plus tard une plainte pour homicide par négligence et pour omission de prêter secours contre les personnes qui, tant au Ministère public qu’à la police, avaient renoncé à placer le mari en détention en dépit des craintes exprimées par l’épouse.
Les plaignants voyaient dans cette absence de mise en détention la cause du drame survenue la semaine suivante. Les agents de l’Etat n’ont pas su selon eux protéger la mère de famille. Cette plainte visait le policier et la procureure qui avaient procédé à l’enquête concernant les violences conjugales.
«La Chambre pénale des recours concède qu’il y a eu une succession d’erreurs, mais estime que cela ne justifie pas un renvoi devant le tribunal», a expliqué l’ATS Frédéric Hainard, l’avocat de la partie plaignante. Le dossier peut être porté devant le Tribunal fédéral dans les 30 jours.

La sœur de la victime, qui a récemment créé une association de lutte contre les féminicides, n’a pas souhaité s’exprimer sur cette décision de la justice. ATS

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