La Liberté

Un parti pris pour la Russie

Publié le 02.06.2022

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Lors de son intervention au 19:30 du 30 mai, la prédisposition de M. Wicht en faveur de l’agresseur russe n’aura échappé à personne, lui qui a exposé chaque insuccès de Poutine comme autant de stratégies savamment programmées, au point d’en conclure que «cela restera dans les annales comme un modèle du genre» (sic). Il a aussi tu le fait que Poutine a limogé plusieurs généraux – probablement pour les féliciter de leur génie dans leur maîtrise de «l’art opératif» – si l’on suit la logique de M. Wicht.

A l’entendre, cet «art» consiste à attirer l’adversaire à gauche pour mieux l’attaquer à droite (merci pour cette découverte). Ce fin analyste des stratégies militaires omet un facteur important: l’Ukraine a conscrit tous les hommes âgés entre 18 et 60 ans, disposant ainsi de plus d’hommes qu’elle ne peut en armer. Cet effectif lui permet de couvrir son territoire sans avoir à découvrir le Donbass pour venir en aide à Kiev.

Cette éminence grise s’est évertuée par deux fois – malgré la remarque du journaliste – à dire Kharkov (version russe) au lieu de Kharkiv (prononcé en ukrainien), ce qui laisse percevoir le parti pris, nonobstant le mépris affiché à l’égard des habitants de cette ville qui se battent tous les jours à armes inégales face à l’agresseur russe et qui nomment leur ville en ukrainien quant à eux.

Gageons que si Philippe Revaz lui avait posé la question sur le navire qui a été coulé (Moskva), il n’aurait pas manqué de prétendre, ici aussi, que cela était voulu par les Russes pour accaparer les Ukrainiens et leur permettre de mieux s’occuper de Marioupol.

Jean-Bernard Pillonel, Autigny

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