Nous avons pu lire dans la SonntagsZeitung que des centaines de millions de francs avaient été accordés aux actionnaires et dirigeants de Credit Suisse, dont deux versements de 50 millions en 2019 (La Liberté du 8 mai, «Des bonus cachés»). Ces quelques lignes devraient suffire à vous révolter.

Sinon, laissez-moi vous exposer ces quelques faits: l’indexation des salaires ne permet pas aux familles à faibles et moyens revenus de faire face à l’inflation, celle-ci étant calculée sur l’ensemble de la consommation (autrement dit, elle prend également en compte les produits de luxe).

Vous ne mangez pas de homard? Tant pis pour vous – moi non plus. La pauvreté a atteint un niveau record en Suisse et les primes-maladie pèsent toujours plus dans le budget des ménages, primes qui, soit dit en passant, n’entrent pas dans les calculs de l’inflation (contrairement au homard; toujours tant pis pour vous).

Le coût des transports publics augmente massivement, sauf si, là encore, vous faites partie de ceux qui ont les moyens de se permettre le caviar. Et si nous allons au-delà des enjeux économiques, nous constatons que nous sommes en mai et que les forêts brûlent au Canada, que les mers atteignent des températures record en surface, que l’Espagne est en surchauffe.

Alors, voyez-vous, je suis révoltée de voir que 259 milliards ont été, malgré tous ces bonus, débloqués en un clin d’œil et que la politique bourgeoise de notre Confédération n’a pas les moyens d’investir, pour une fois, dans la population et dans l’avenir. Parce qu’une Suisse sans les gens et sans le climat adéquat ne peut pas être. Fini les crises, à nous l’avenir.

Lucie Menétrey, candidate JSF au Conseil national, Lentigny