Credit Suisse: Autopsie d’une agonie qui aura duré dix ans
Sombrant il y a bientôt un an, Credit Suisse a accumulé les débâcles durant une décennie. L’ex-numéro deux bancaire helvétique, désormais filiale du rival UBS, a vu le rythme de ses errements s’accélérer depuis 2020.
Valéry Jeanbourquin
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Limitant la casse durant la crise des subprimes, Credit Suisse se fait vite rattraper par les affaires. En 2014, l’établissement zurichois plaide coupable d’avoir aidé de riches Américains à échapper à l’imposition d’une partie de leur patrimoine. Il s’acquitte d’une amende de 2,8 milliards de dollars.
Rare patron de banque rescapé de la crise financière, Brady Dougan, directeur général de l’entreprise depuis huit ans, se voit acculé à la démission en 2015. Sa rémunération prête front à la critique surtout depuis 2009. Cette année-là, un bonus de pas moins de 71 millions complète un salaire de 19,2 millions. Afin de réduire les risques, d’étoffer la gestion de fortune et de renforcer les capitaux, le président de Credit Suisse, Urs Rohner, n’est pas peu fier de présenter le successeur de Brady Dougan, le Franco-Ivoirien, Tidjane Thiam, alors directeur général de l’assureur britannique Prudential. Mais l’ajustement du centre de gravité de la société et la restructuration qui l’