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Forum/Courrier des lecteurs

Un show médiatique coûteux et non un sommet pour la paix

Jacques Droux, Hildisrieden (LU)

Publié le 25.04.2024

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Volodymyr Zelensky court d’un dirigeant à l’autre, les semelles brûlantes. «En vedette à Davos» en début d’année (La Liberté du 10 janvier dernier), l’agile acteur ukrainien a réussi ce coup de maître: vantant la politique des «bons offices» de la Suisse, il a persuadé nos conseillers fédéraux Ignazio Cassis et Viola Amherd d’organiser une conférence sur la paix en Ukraine qui aura lieu en juin prochain au Bürgenstock (à proximité de Lucerne), haut lieu du tourisme mondain en possession d’un cheikh du Qatar et, durant la conférence, nid d’espions.

Un «sommet de haut niveau», déclare Cassis. «Un coup d’éclat pour la Suisse», s’extasient la plupart des médias. Le hic: la Russie n’y participera pas, parce que seules les exigences posées par Kiev seront débattues; les mesures de sécurité demandées par Moscou face à l’extension de l’Otan à l’est ne seront pas abordées.

Selon les termes d’un rapport du Conseil fédéral sur les bons offices, du 14 décembre 2018, la Suisse, par sa neutralité et son absence de passé colonial, jouit d’une réputation de médiatrice digne de confiance et elle exerce ses bons offices «à la demande des parties au conflit» ou à la suite d’une «offre volontaire d’un pays ou d’une institution acceptée par les parties au conflit».

Entamer des pourparlers de paix sans la présence de la Russie est donc pour le moins insolite. Les principes énoncés s’effacent. La neutralité et l’impartialité que le Conseil fédéral prétend offrir à tous les belligérants s’estompent. Ce sommet sur la paix en Ukraine prend l’allure d’un coûteux show médiatique du président ukrainien et de ses alliés.

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