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Berset rencontre le président colombien Gustavo Petro

Alain Berset (à gauche) et Gustavo Pedro se sont mis d'accord sur la conservation à Berne d'une copie de documents liés au processus de paix en Colombie. © KEYSTONE/EPA/ALESSANDRO DELLA VALLE
Alain Berset (à gauche) et Gustavo Pedro se sont mis d'accord sur la conservation à Berne d'une copie de documents liés au processus de paix en Colombie. © KEYSTONE/EPA/ALESSANDRO DELLA VALLE
Alain Berset (à gauche) et Gustavo Petro se sont mis d'accord sur la conservation à Berne d'une copie de documents liés au processus de paix en Colombie. © KEYSTONE/EPA/ALESSANDRO DELLA VALLE
Alain Berset (à gauche) et Gustavo Petro se sont mis d'accord sur la conservation à Berne d'une copie de documents liés au processus de paix en Colombie. © KEYSTONE/EPA/ALESSANDRO DELLA VALLE


Publié le 11.08.2023


Le président de la Confédération Alain Berset a rencontré jeudi à Bogota le président colombien Gustavo Petro. Les discussions ont notamment porté sur le processus de paix en Colombie, a déclaré ce dernier devant les médias.

Les deux chefs d'Etat ont en outre signé un accord qui prévoit la conservation en Suisse d'une copie numérique des documents de la commission pour la vérité colombienne qui contiennent entre autres des enregistrements audio et vidéo sensibles de témoignages.

Il s'agit d'un disque dur qui sera conservé dans un coffre-fort à Berne, a précisé Simon Geissbühler, chef de la division Paix et droits de l'homme du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), contacté par Keystone-ATS. Comme il ne sera pas connecté, aucun piratage des données sensibles n'est à craindre. Le disque dur devrait être transféré en Suise dans les mois à venir.

Un président nerveux

La nervosité du président colombien était clairement perceptible lors de la rencontre. Aucune question n'était ainsi autorisée lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre entre MM. Berset et Petro. Seuls quelques journalistes ont pu y assister après des contrôles poussés.

Gustavo Petro est confronté à la plus grande crise politique qu'il ait connue depuis son entrée en fonction il y a un an. Son fils Nicolas Petro a été arrêté il y a quelques semaines pour blanchiment d'argent et enrichissement illégal dans le contexte d'un scandale lié à la campagne présidentielle avant d'être remis en liberté conditionnelle.

Jeudi dernier, il a toutefois admis que des fonds d'un cartel de la drogue avaient été utilisés dans la campagne de son père. Depuis que le scandale a éclaté, Gustavo Petro a toujours nié avoir reçu de l'argent des barons de la drogue.

Rencontre avec les guérilleros

Alain Berset a jeudi matin rencontré les parties négociant l'accord de paix de 2016 entre le gouvernement colombien et les FARC dont l'application est soutenue par la Suisse. Une rencontre a également eu lieu avec l'Armée de libération nationale (ELN). La Suisse accompagne, avec l'Allemagne, la Suède et l'Espagne, les efforts de paix entre ces parties.

Le président de la Confédération s'est montré modérément optimiste quant à l'avenir de la Colombie. "La volonté d'aller de l'avant m'a fortement impressionné", a-t-il déclaré à Keystone-ATS. Après toutes ces décennies de guerre, tout le monde a compris que sans paix, il n'y a pas de développement social, économique et culturel.

Mais finalement, les négociations de paix ne concernent pas seulement les personnes qui participent aux négociations, mais des groupements qui sont partout dans le pays. "Cela ne va pas de soi que ce sera accepté", a poursuivi le Fribourgeois.

Engagement de la Suisse

Les négociations entre le gouvernement colombien et l'ELN ont montré de premiers progrès. Un cessez-le-feu de six mois a débuté le 3 août. Cependant, outre les FARC et l'ELN, d'autres groupes armés sont actifs en Colombie.

Alain Berset a également rappelé que la Suisse avait une présence stable et ce depuis longtemps en Colombie, lorsqu'il s'agit d'apporter son aide. De plus, la Suisse y est engagée dans le cadre du Conseil de sécurité de l'ONU, grâce à son siège de membre non permanent.

"L'un des objectifs du voyage était aussi de me faire une idée de la situation", a précisé le président de la Confédération. Cela est précieux pour le travail au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, selon lui.

ats

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