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Krähenbühl devient directeur du CICR et est déjà cible d'attaques

Le Genevois Pierre Krähenbühl a fait face à des accusations ces derniers mois avant même de devenir directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Genève (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Le Genevois Pierre Krähenbühl a fait face à des accusations ces derniers mois avant même de devenir directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Genève (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 01.04.2024


Le Genevois Pierre Krähenbühl est depuis ce lundi directeur général du CICR. Avant même son entrée en fonctions, il a été depuis des mois la cible d'attaques en raison de son ancien mandat à l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Le nouveau directeur a déjà par le passé occupé certaines des fonctions les plus importantes au sein du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Comme chef des opérations avant son départ à l'ONU, puis plus récemment comme secrétaire général de l'Assemblée, organe le plus élevé dans l'institution et qui l'a nommé.

Depuis le début de la crise actuelle au Proche-Orient, le CICR a été régulièrement ciblé par Israël ou des familles d'otages. Ceux-ci lui reprochaient de ne pas réussir à faire suffisamment passer des médicaments aux personnes retenues par le Hamas.

La présidente du CICR avait dû réagir, mettant en garde contre la menace sécuritaire de telles déclarations pour le personnel, mais également pour les otages. Elle avait ensuite eu un dialogue tendu avec le premier ministre Benjamin Netanyahu au début d'une de leurs rencontres.

Sénateurs à l'offensive

Ces dernières semaines, M. Krähenbühl lui-même a été au centre d'assauts de plusieurs acteurs. Il y a un mois, 16 sénateurs républicains aux Etats-Unis avaient demandé dans une lettre à l'organisation de reconsidérer la nomination du Genevois.

Ils estimaient que les accusations contre M. Krähenbühl au moment où il était commissaire général de l'UNRWA le "disqualifient". Celui-ci avait démissionné en novembre 2019 après avoir été mis en cause pour mauvaise gestion et abus de pouvoir, avant d'être blanchi.

Plusieurs acteurs en Suisse avaient alors reproché au conseiller fédéral Ignazio Cassis, déjà ciblé pour s'en être pris à l'UNRWA, de ne pas avoir défendu le Genevois. Depuis, l'Etat hébreu, soutenu par certains de ses alliés, a accusé l'agence onusienne, dont 12 employés auraient été associés au massacre d'octobre dernier, d'être infiltrée par le Hamas. Deux investigations, une à l'ONU et l'autre internationale, sont en cours sur ces allégations et sur la gouvernance de l'entité onusienne.

Soutien entier par le CICR

Selon des sources convergentes, certains sénateurs admettent qu'ils s'en sont pris à M. Krähenbühl dans une approche politique. Dans leur lettre, ils accusaient l'UNRWA, sous la direction du Genevois, d'avoir stocké des armes pour le Hamas et de relayer des discours antisémites dans ses dispositifs d'éducation.

Dès janvier, une ONG pro-israélienne avait déploré que "le plus anti-israélien parmi les anciens responsables onusiens", selon elle, ait été nommé et avait lancé une pétition. Le ministère israélien des Affaires étrangères a lui dans le passé estimé que l'UNRWA était devenue "plus politisée" sous la direction du Suisse.

De son côté, le CICR maintient "son entière confiance" dans son nouveau directeur général. Il rappelle sa grande expérience pour aider les victimes de conflits armés dans différentes régions.

ats

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