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Le congrès américain écarte la menace d'un défaut de paiement

Les élus du congrès avaient jusqu'à lundi pour voter la loi. © KEYSTONE/AP/J. Scott Applewhite
Les élus du congrès avaient jusqu'à lundi pour voter la loi. © KEYSTONE/AP/J. Scott Applewhite


Publié le 02.06.2023


Après des semaines de tractations, le Congrès américain a écarté jeudi la menace d'un défaut de paiement des Etats-Unis. Le Sénat a adopté en soirée un projet de loi suspendant le plafond de la dette, un texte déjà approuvé à la chambre des représentants.

"C'est une grande victoire pour l'économie et pour le peuple américain", a salué le président américain Joe Biden. Il s'est dit "impatient" de promulguer cet accord, négocié durant des semaines avec le camp républicain.

Selon le trésor américain, la première puissance économique mondiale n'avait que jusqu'à lundi pour éviter la banqueroute. Les Etats-Unis, comme la plupart des grandes économies, vivent à crédit. Mais contrairement aux autres, ils butent régulièrement sur une contrainte juridique: le plafond de la dette, soit le montant maximal d'endettement, qui doit être formellement relevé ou suspendu par le congrès.

Négociations acharnées

De cette procédure législative de routine, les républicains, majoritaires à la chambre des représentants, et leur patron Kevin McCarthy, ont fait un instrument de pression politique contre le président démocrate Joe Biden. Le tout Washington a ainsi été suspendu des semaines durant au sort du fameux "plafond de la dette".

Même s'il est très courant que des accords de dernière minute soient trouvés dans ce type de dossier, ces tractations à n'en plus finir ont poussé l'agence de notation Fitch à placer "sous surveillance" la note AAA des Etats-Unis.

Samedi soir, en plein week-end férié, les deux parties ont finalement arraché un accord au forceps. Ce texte a permis d'éviter le pire: que les caisses du pays se retrouvent à sec le 5 juin, risquant de pousser les Etats-Unis d'Amérique au défaut de paiement.

Du jour au lendemain, le pays aurait eu le plus grand mal à honorer ses engagements financiers, qu'il s'agisse de salaires, de retraites ou de remboursements aux créanciers. Il aurait été contraint de faire des choix drastiques.

Cette situation sans précédent aurait plongé dans l'inconnu la finance et l'économie américaines mais également, par ricochet, internationales. C'est pour éviter ce scénario aux répercussions potentiellement catastrophiques que le président démocrate Joe Biden et le patron républicain de la chambre des représentants Kevin McCarthy ont conclu ce compromis.

Jusqu'en 2024

L'accord avait déjà été approuvé mercredi soir par une grande majorité des élus de la chambre des représentants. Il revient désormais à Joe Biden de le promulguer - une simple formalité.

Le président a aussi fait savoir qu'il s'adresserait au peuple américain en début de soirée vendredi pour détailler les contours du texte.

Concrètement, l'accord permet de suspendre pendant deux ans, soit jusqu'après les élections présidentielle et législatives de 2024, le montant maximal d'endettement des Etats-Unis, actuellement à 31'400 milliards de dollars. En échange, les démocrates ont accepté de limiter certaines dépenses, mais pas autant que souhaité par les républicains.

C'est pourquoi nombre d'entre eux se sont opposés à la mesure, à la chambre comme au Sénat. "Ne vous y méprenez pas, il reste encore beaucoup à faire", pour assainir les finances américaines, a assuré le ténor républicain au Sénat, Mitch McConnell.

Gros point de contentieux pour la gauche, le compromis inclut des modifications aux conditions imposées pour bénéficier de certaines aides sociales. "Je ne peux pas, en mon âme et conscience, voter en faveur d'un projet de loi qui porte préjudice aux travailleurs", a fait savoir l'influent sénateur Bernie Sanders.

ats, afp

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