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Les Verts serrent les rangs derrière leur candidate fragilisée

Les Verts allemands ont investi samedi à Berlin leur candidate à la chancellerie, Annalena Baerbock, malgré les "erreurs" qu'elle a admises et qui la fragilisent dans la course à la succession d'Angela Merkel. © KEYSTONE/EPA/SEAN GALLUP / POOL
Les Verts allemands ont investi samedi à Berlin leur candidate à la chancellerie, Annalena Baerbock, malgré les "erreurs" qu'elle a admises et qui la fragilisent dans la course à la succession d'Angela Merkel. © KEYSTONE/EPA/SEAN GALLUP / POOL
Les Verts allemands ont investi samedi à Berlin leur candidate à la chancellerie, Annalena Baerbock, malgré les "erreurs" qu'elle a admises et qui la fragilisent dans la course à la succession d'Angela Merkel. © KEYSTONE/EPA/SEAN GALLUP / POOL
Les Verts allemands ont investi samedi à Berlin leur candidate à la chancellerie, Annalena Baerbock, malgré les "erreurs" qu'elle a admises et qui la fragilisent dans la course à la succession d'Angela Merkel. © KEYSTONE/EPA/SEAN GALLUP / POOL


Publié le 12.06.2021


Les Verts allemands ont officiellement investi samedi à Berlin leur candidate à la chancellerie, Annalena Baerbock, malgré les "erreurs" qu'elle a admises et qui la fragilisent dans la course à la succession d'Angela Merkel.

Les 688 délégués écologistes, réunis à Berlin pour un congrès du parti, ont voté à 98,5% pour le duo que Mme Baerbock, officiellement investie candidate, forme avec Robert Habeck, co-président du parti.

Visiblement soulagée, Mme Baerbock, 40 ans, a dans la foulée exprimé ses regrets d'avoir commis, depuis sa désignation en avril comme candidate, des "erreurs" qui l'ont "beaucoup agacée" et ont entraîné une baisse significative des Verts dans les sondages.

"Une ère s'achève"

La députée du Brandebourg a remercié les votants de faire souffler sur sa candidature un "vent arrière, surtout après le vent contraire de ces dernières semaines".

"Une ère s'achève et nous avons la possibilité d'en établir une nouvelle", a lancé M. Baerbock, à trois mois et demi d'élections qui tourneront la page de 16 années d'ère Merkel. "Le moment est venu de renouveler notre pays", a-t-elle asséné.

La partie est pourtant loin d'être gagnée pour les écologistes, favoris du scrutin du 26 septembre il y a encore un mois.

Un temps en tête des intentions de vote après la désignation de Mme Baerbock, les Verts sont désormais nettement devancés par les conservateurs de la CDU-CSU, pourtant menés par l'impopulaire Armin Laschet.

Les chrétiens-démocrates sont ainsi crédités de 28% des intentions de vote, contre 20% pour les Verts, en baisse de six points en un mois, selon un sondage réalisé jeudi pour la chaîne publique ARD.

Les écologistes ont en outre essuyé un échec cuisant le 6 juin en Saxe-Anhalt, lors du dernier test électoral avant les élections législatives.

Avec seulement 6% des voix, les "Grünen", qui espéraient dépasser la barre des 10%, ont été cantonnés très loin derrière les conservateurs (36%) et l'extrême droite (21%). Ils n'ont ainsi gagné qu'un petit point depuis le dernier scrutin en 2016 dans cette région d'ex-RDA, où ils peinent toujours à s'implanter.

Cette très mauvaise passe est en grande partie imputable à la candidate elle-même, au point que l'hebdomadaire Der Spiegel lui a conseillé dans un éditorial en milieu de semaine de céder la place à M. Habeck.

Mme Baerbock a notamment omis de signaler au Bundestag, la Chambre basse du parlement allemand, des primes défiscalisées versées par son parti.

CV rectifié

La candidate, par ailleurs visée depuis plusieurs semaines par une campagne de "fake news", a aussi dû rectifier son CV, qui comportait plusieurs erreurs, concernant notamment son appartenance à des ONG.

Pour ne rien arranger, M. Habeck a semé le trouble dans les rangs écologistes en plaidant pour des livraisons d'armes défensives à l'Ukraine pour faire face à la menace russe.

Les propositions du camp écologiste, comme une hausse du prix du carburant ou la priorité donnée au transport ferroviaire plutôt qu'aux courts trajets aériens, rebutent en outre une partie de l'électorat.

Ancrant leur virage pragmatique, les Verts ont d'ailleurs écarté lors de leur congrès plusieurs propositions susceptibles elles aussi d'inquiéter les électeurs.

Ils ont ainsi voté contre une vitesse limitée à 70 km/h, contre 100 actuellement sur les petites routes. Ils ont aussi rejeté une interdiction des moteurs à combustion à partir de 2025, comme une hausse du prix du CO2.

"Si nous nous engageons trop abruptement, nous perdrons le projet de transition énergétique et la majorité dont nous avons besoin" pour le mener à bien, a justifié M. Habeck, réitérant l'objectif de parvenir à une "neutralité sur le plan climatique dans 20 ans".

Les Verts ont en revanche inscrit dans leur programme des mesures sociales, comme l'augmentation des allocations chômage du dispositif Hartz IV ou l'extension de l'aide parentale.

ats, afp

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