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Une compagnie sommée de payer maquillage et épilation aux hôtesses

La compagnie aérienne Gol a interjeté appel de la décision, la qualifiant d'"abusive" (archives). © KEYSTONE/EPA/CAETANO BARREIRA
La compagnie aérienne Gol a interjeté appel de la décision, la qualifiant d'"abusive" (archives). © KEYSTONE/EPA/CAETANO BARREIRA


Publié le 10.09.2021


La compagnie aérienne brésilienne Gol a été sommée par la justice de payer à ses hôtesses de l'air et aéroportuaires leurs frais de maquillage, manucure et épilation. Cette décision pourrait s'étendre à d'autres secteurs professionnels.

La décision, rendue à la fin juillet par un conseil des prud'hommes du sud du pays et révélée par des médias locaux seulement cette semaine, oblige la compagnie aérienne à "fournir gratuitement à toutes ses employées le kit de maquillage prévu dans son code de présentation du personnel" et à participer aux frais de "manucures, séances d'épilation des sourcils et de la lèvre".

Le conseil, saisi après une action collective, a estimé que, contrairement à leurs collègues masculins, les employées de Gol étaient contractuellement tenues de consacrer une partie de leur revenu à leur apparence. En compensation, la compagnie aérienne devra leur verser 220 réaux (35 francs) mensuels.

Préjudice moral

Le responsable du syndicat national des hôtesses et stewards (SNA), Clauver Castilho, a estimé que l'action collective concernait "quelque 4000 femmes", hôtesses de l'air et aéroportuaires.

Gol a objecté lors du procès que les soins cosmétiques n'étaient que des recommandations. Mais le conseil a affirmé que la compagnie aérienne s'était rendue coupable d'"une discrimination de genre et d'une réduction du salaire des femmes" par rapport à celui des hommes.

Il réclame une indemnisation pour préjudice moral collectif de 500'000 réaux. La compagnie aérienne a interjeté appel de la décision, la qualifiant d'"abusive".

Malgré des actions individuelles semblables dans les conseils prudhommaux, il s'agit de la première action collective qui pourrait créer un précédent.

"Cette décision peut influencer d'autres secteurs professionnels où les femmes sont obligées de se maquiller, car, si elle est confortée par les tribunaux" d'appel, "elle fera jurisprudence", a estimé M. Castilho.

ats, afp

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