Chronique: Heureux les maestros de la repartie
Marc Aebischer
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On connaît tous, parmi ses amis ou ses collègues, des personnes qui répondent du tac au tac à chaque injonction, qui attisent le dialogue de manière subtile ou enjouée. Jamais prises au dépourvu verbal, elles parviennent à rebondir en toutes circonstances avec un sens de l’à-propos qui laisse pantoises les carpes peu inspirées de mon espèce.
En effet, j’envie ces maestros de la repartie qui pérorent à foison là où je m’englue, m’effondrant parfois sous mon propre ridicule. Les pires moments sont ceux où je croise dans la rue ou au supermarché des gens que je ne connais pas assez pour m’arrêter mais suffisamment pour ne pas les ignorer. «Salut, ça va?». Et je m’entends dire: «Bien merci, et toi? Bonne journée!» Saisi de vertiges par le conformisme d’andouille de ma réponse, j’ai à chaque fois envie de m’enterrer sous les pavés ou de disparaître sous le tapis roulant.
Mon malaise prend de l’altitude et j’escalade cet Everest sans piolet
Car ça sonne souvent faux: