La Liberté

pictogramme abonné La Liberté Contenu réservé aux abonnés

Chronique: Nous, la génération qui remplace

Il n’y a pas si longtemps, nos vieux bocaux connaissaient tous une seconde vie. © Rob Wicks/Unsplash
Il n’y a pas si longtemps, nos vieux bocaux connaissaient tous une seconde vie. © Rob Wicks/Unsplash

Angélique Eggenschwiler

Publié le 15.04.2024

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai le cœur serré quand j’achète des pattes à vaisselle. Un sécateur, une nouvelle passoire ou, pire, une paire de ciseaux. L’impression de profaner quelque chose, de rompre le fil ténu qui nous relie, elles et moi, générations de pouces écorchés sur des manches de ciseaux dénudés. Un fil tendu comme une corde à linge à laquelle sont suspendues des milliers de pattes à vaisselle jetables consciencieusement bouillies, pliées, repassées. J’ai grandi dans ce monde-là. Un monde où les choses durent.

Vous l’avez certainement connu, ce monde fait de bocaux qui trempent et d’étiquettes qui résistent; un monde où l’on recycle les boîtes à chaussures en découpant les bouts de cartons pour faire des listes de courses. Il y a, dans le tiroir gauche de ce monde-là, un vieux tupperware sans couvercle qui contient des élastiques usés, on y récupère les feuilles d’aluminium, les bouteilles pour la goutte et les pelures d’oignon pour les œufs de Pâques.

Ici, les choses ne disparaissent

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11