L’ouvrier du supermarché déjoue les pronostics
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Des semaines ont passé, mais cette scène continue à m’émouvoir. Un exemplaire de La Liberté posé sur le tapis roulant à la caisse d’un supermarché, attendant d’être scanné et facturé à ce client qui me réchauffe le cœur. Comprenez bien: cela fait des années qu’on nous serine avec l’idée, un brin infantilisante pour le public, que ce dernier ne veut plus tenir un journal entre ses mains, qu’il s’abandonne à l’infodivertissement que lui crache son smartphone ou sa tablette. Et là, dans un grand magasin de la ville de Fribourg, quartier populaire, un jeune ouvrier – peintre en bâtiment ou maçon, la trentaine – prend sa pause de midi et vient d’acheter le journal, le vrai, celui qui sent l’encre d’imprimerie et qui tache les doigts. Pour son frichti, il n’a pas pris gra