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Jean-François Delhom, ou comment s’étonner de nos glaciers

Plongé dans les abysses alpins, le photographe gruérien révèle, en philosophe autant qu’en esthète, un monde dont l’agonie n’altère pas la beauté

Jean-François Delhom, ou comment s’étonner de nos glaciers
Jean-François Delhom, ou comment s’étonner de nos glaciers

Thierry Raboud

Publié le 03.11.2023

Temps de lecture estimé : 5 minutes

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» C’est une Atlantide engloutie dans le temps et l’espace. En surface, entre l’épaule des sommets que seules de longues marches permettent d’approcher, une peau comme une houle immobile, détonante pourtant quand vêlent les séracs, gercée de crevasses, de béances aux luisants mystères que recouvre en hiver un traître tapis de neige.

Dessous? Certains y glissent leur corps spéléologue, leur œil qui s’émerveille, plongent entre les falaises luminescentes et dévoilent ce continent profond, ancestral et précaire, d’une beauté déjà révolue car tout a fondu.

A-t-on jamais vu l’entraille d’un glacier? Non ce petit frisson lorsque enfant il fallait poser pour la photo sur les genoux d’un immense ours en peluche, dans le tunnel dégoulinant d’une grotte percée chaque printemps à la naissance du Rhône. Non plus ce triste chenal creusé dans la mer de glace bientôt comme une mare, où se pressent des hordes de curieux sous le dôme fatigué du Mont-Blanc. Mais bien le cœur froi

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