Européens de tous les pays, il est temps de resserrer vos liens, de redessiner vos engagements, de garantir les choix sur lesquels vous avez fondé votre place dans le monde, et votre avenir. En particulier, il est grand temps d’articuler une défense européenne face à l’agression russe, et ce qui pourrait être, si l’on ose dire, son développement sinistre, le retour plus ou moins direct aux frontières de la guerre froide.

Il appert que la Russie, sous les ordres du déjà vieux tyran Poutine, n’est pas prête à renoncer à son rêve impérial, et ne pas croire que les peuples qui fondent ce continent aux multiples fuseaux horaires ne vont pas suivre. Puissant est l’entraînement imaginaire, cela même qui fait tant défaut au combat pour l’Europe. Quiconque ouvre les yeux sur l’état des libertés publiques dans les différents pays du monde ne peut que souhaiter pour chaque enfant européen un avenir qui soit et reste fondé sur des bases démocratiques.

Et pendant ce temps-là, au moment où croissent les périls, en Suisse, l’UDC n’a rien d’autre à proposer qu’un référendum sur la neutralité, qu’il faudrait cadenasser en l’introduisant dans la Constitution! Inutile de songer à intégrer un jour la défense européenne. Jamais le propos de Dürrenmatt, recevant Vaclav Havel, n’a été plus pertinent: les Suisses se plaisent à s’enfermer dans une prison dont ils serrent les clefs dans leur main…