La Liberté

Je m’explique encore

Claude Ducarroz

Publié le 27.09.2023

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’enrage! Je crois m’exprimer clairement, mais je ne suis pas compris. Une fois de plus, on m’attribue le souhait d’abolir le célibat en promouvant le mariage des prêtres (LL 26.9). Que je sache, le célibat est un statut honorable dans la société et l’Eglise, y compris pour les prêtres. Etre célibataire est encore «un droit de l’homme»… et de la femme! Beaucoup le sont par choix, d’autres par défaut, certains à la suite d’un drame, mais tous ont droit au plus grand respect.

Je puis témoigner, après 58 ans de ministère de prêtre, que le célibat a été un bon serviteur de ma vocation. Je le dois à la grâce de Dieu, à la confiance de l’Eglise et à de très belles amitiés, notamment parmi les laïcs, hommes et femmes. Je n’insinue surtout pas que je serais, parce que vrai célibataire, un meilleur prêtre que les autres.

Pour moi, il ne s’agit pas de remettre en question le célibat en soi, qui peut aussi être un chemin de bonne vie épanouie. Il s’agit de questionner l’Eglise catholique latine sur sa tradition qui exige l’engagement au célibat de la part de tous les prêtres qu’elle ordonne. C’est cette obligation universelle, et non le célibat lui-même, qui me semble problématique et contestable. Je plaide pour un libre choix, sans l’illusion que des prêtres mariés résoudraient tous les problèmes actuels du clergé.

Je crois seulement, conformément à ce qu’on constate dans le Nouveau Testament, qu’une telle diversité de témoignages parmi les prêtres – mariés et célibataires – enrichirait les services rendus par cette très belle vocation. Rien de révolutionnaire: c’est la pratique, depuis toujours, des Eglises d’Orient, y compris catholiques.

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11