La Liberté

Chez UBS, on ne connaît pas la crise

Le groupe aux trois clés affiche des résultats 2020 très solides dans un contexte de pandémie

Publié le 27.01.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Banque » UBS a tiré profit de la volatilité des marchés financiers induite par la crise pandémique pour nettement accroître ses résultats en 2020. Le nouveau patron, Ralph Hamers, veut avancer dans la numérisation des activités du groupe bancaire, que ce soit dans la banque de détail en Suisse, la gestion de fortune ou la banque d’affaires.

«L’année a été difficile, que ce soit pour nos clients, pour nos collègues ou pour nos collectivités. Ces résultats sont d’autant plus gratifiants», a estimé le directeur général qui a pris en novembre 2020 les rênes d’UBS, succédant à Sergio Ermotti.

Confiance des clients

Ralph Hamers, qui était auparavant aux commandes de la banque néerlandaise ING et qui se livrait hier à son premier grand oral en Suisse, a estimé que les clients avaient accordé leur confiance à la banque helvétique qui a encaissé pendant l’exercice plus de 100 milliards de dollars nets d’argent frais.

Dans ce contexte, la banque aux trois clés a dégagé l’année dernière un produit d’exploitation en hausse de 12,1% à 32,4 milliards de dollars et un résultat avant impôts en forte progression de 47,5% à 8,23 milliards. Le bénéfice net s’est quant à lui établi à 6,63 milliards, un bond de 54,2%.

6,63

En milliards de francs, le bénéfice net d’UBS en 2020.

La performance dégagée entre octobre et fin décembre dépasse à tous les niveaux et très nettement les prévisions des analystes interrogés par AWP. L’établissement est également parvenu à juguler ses coûts au quatrième trimestre. Les dépenses ont reculé de 1,0% sur un an à 6,06 milliards de dollars, permettant au rapport entre les coûts et les recettes de s’améliorer de 12,7 points à 74,1%.

L’ensemble des divisions ont contribué à cette bonne performance. Dans son cœur de métier, la gestion de fortune globale, le résultat avant impôts s’est envolé de 22,2% à 936 millions de dollars, la division ayant notamment enregistré des afflux nets d’argent nouveau de 21,1 milliards.

La gestion d’actifs a doublé son résultat opérationnel à 401 millions de dollars et a bénéficié d’afflux de liquidités de 22,2 milliards. La banque d’affaires a renoué avec les bénéfices à 529 millions, après une perte de 22 millions au dernier trimestre 2019 et la banque de détail a enregistré une progression de 3,9%, à 318 millions, du résultat avant impôts.

Forte de ces résultats, la banque va lancer cette année un programme de rachat d’actions d’un maximum de 4 milliards de francs sur trois ans. Jusqu’à 1 milliard de dollars seront déboursés au premier trimestre.

Fermeture d’agences

Selon l’établissement de la Paradeplatz, «le sentiment des investisseurs s’est amélioré au quatrième trimestre» et le premier partiel 2021 devrait bénéficier «de facteurs saisonniers». Toutefois le contexte incertain lié à la pandémie de coronavirus pourrait «peser aussi bien sur les prix des actifs que sur l’activité des clients».

Malgré un environnement difficile, Ralph Hamers veut faire avancer le chantier de la numérisation chez UBS, comme il l’avait fait chez son précédent employeur. Notamment dans la banque de détail suisse, où une large partie des opérations peut être effectuée en ligne, tout comme le conseil à la clientèle, a estimé le Néerlandais. Dans ce contexte, UBS avait annoncé début janvier la fermeture de 44 de ses 240 agences en Suisse. A 14 h 51, l’action UBS prenait 1,9% à 13,16 francs, dans un SMI en hausse de 0,6%. ATS/AWP


COMMENTAIRE

La grande banque des riches toujours plus fortunés

La banque aux trois clés a fait carton plein en 2020. Son bénéfice, 6,6 milliards de francs, est une fois et demie supérieur à la moyenne des années précédentes. La rentabilité de ses fonds propres, à 17,6%, est clairement supérieure à la fourchette, de 12 à 15%, qu’elle s’était elle-même fixé l’an dernier. Les marchés saluent cette performance par une hausse du cours de l’action de 2,4% à la clôture.

UBS peut dire un grand merci à ses clients les plus fortunés. La grande banque, numéro un mondial de la gestion de fortune privée, a vu ses actifs sous gestion atteindre pour la première fois le seuil de 3016 milliards de francs, après une hausse de 381 milliards.

Les clients ont certes apporté 87 milliards, un record. Mais l’essentiel de la croissance s’est fait par les performances des marchés financiers. Les bourses n’ont-elles pas dépassé les niveaux les plus élevés d’avant le «corona-krach» de mars dernier?

La conviction que la crise aura une fin, et que celle-ci se rapproche avec les vaccinations, soutient cet optimisme. Mais le facteur principal de hausse, c’est l’injection accélérée de liquidités de la part de la Réserve fédérale des Etats-Unis, de la Banque centrale européenne (BCE) et d’autres banques centrales pour soutenir le système financier et encourager la relance de l’économie.

Mais faute de se diriger dans leur totalité vers des investissements productifs et des créations d’emploi, ces fortunes contribuent à ce que le système financier s’empiffre. Les banquiers centraux s’arrachent les cheveux. Mais chez UBS, on est très content! YVES GENIER

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