Plage de vie: Baisse du thermostat
Vincent Chobaz
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Malgré ce mois de juin pourri, malgré la doudoune en terrasse, malgré la procédure accélérée qui a abouti à l’adoption express d’un parapluie bleu, malgré ce barbecue squatté par une horde d’escargots charnus et de limaces satisfaites, malgré les jours qui menacent déjà de décroître, malgré cette sournoise envie de marrons chauds, malgré ce pyjama à bords élastiques que je me refuse de quitter, malgré ces plants de tomates figés à quinze centimètres et ces fraises malingres frileusement planquées sous leur pédoncule, malgré les chaussettes humides des enfants qui trahissent leur passage sur le vieux parquet, malgré ce linge qu’on s’interdit de sortir aux fenêtres, malgré l’annulation de la procession de la Fête-Dieu, malgré ces soirées écourtées où la couette tient lieu de seul refuge tolérable, malgré tout ça, j’ai fini par craquer. Une pure folie, l’acte de rébellion ultime, l’incarnation suprême de l’audace préestivale. Hier, j’ai coupé le chauffage.
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